La date du 25 octobre 2015 a marqué un tournant décisif dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire.
Ce jour-là, Alassane Ouattara a été réélu dès le premier tour avec un impressionnant score de 83,66 % des voix. Consolidant ainsi son emprise sur le pouvoir. Cette victoire n’aurait pas été possible sans le soutien indéfectible de Henri Konan Bédié. Le leader du PDCI-RDA avait proposé à Ouattara de briguer ce deuxième mandat.
Bédié a joué un rôle essentiel en orchestrant les manœuvres politiques qui ont permis à Ouattara de s’imposer.
Dix ans plus tard, alors que les élections de 2025 se profilent à l’horizon, Ouattara semble prêt à poursuivre sa domination sur la scène politique ivoirienne. En effet, il a su s’installer dans une dynamique où il apparaît désormais « abonné au premier tour ».
Son parcours électoral est éloquent : en 2020, il a de nouveau triomphé dès le premier tour, récoltant 95 % des suffrages exprimés. Cette réussite est d’autant plus remarquable lorsqu’on la compare à son élection de 2011, où il avait obtenu seulement 54,10 % des voix, un score qui avait été suffisant à l’époque pour devenir le cinquième président de la République.
Le soutien de Bédié fut un facteur clé dans ces succès.
En 2015, la stratégie de coalition entre le PDCI-RDA et le RHDP a permis de mobiliser un large électorat en faveur d’Ouattara. Cependant, cette alliance a également soulevé des questions sur l’avenir du PDCI-RDA. Et la position de ses dirigeants dans le contexte politique actuel.
À l’approche de 2025, la situation semble plus complexe. Le paysage politique est en constante évolution. Et la question de la succession se pose. Quelle sera la position du PDCI-RDA face à un Ouattara qui continue d’exercer une influence considérable ?
Les récentes élections ont mis en lumière les tensions internes au sein des partis et les ambitions individuelles des leaders.
À quelques mois des élections, l’incertitude règne. Quels enjeux stratégiques et quelles alliances se dessineront ? Les résultats de 2015 et 2020 laissent présager un nouveau défi pour Ouattara.
2025 s’annonce comme une année charnière, où les ambitions de chacun seront mises à l’épreuve. L’électorat, quant à lui, observe attentivement, conscient que l’avenir du pays dépendra des décisions prises dans les mois à venir. L’histoire du PDCI-RDA et celle d’Ouattara sont désormais intimement liées. Et le futur politique de la Côte d’Ivoire pourrait bien être redéfini dans ce contexte.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE