La maison d’édition Gallimard a été priée de ne pas se rendre au Salon du livre d’Alger en novembre prochain.
Ce refus fait suite à la publication du roman Houris de Kamel Daoud, dont le contenu est illégal en Algérie. Une porte-parole de Gallimard a déclaré qu’on a fourni aucune raison pour cette interdiction.
Le Salon du livre d’Alger, prévu du 6 au 16 novembre, se déroulera au palais des expositions des Pins maritimes. On ne va pas autoriser le roman de Kamel Daoud, qui aborde la guerre civile algérienne entre 1992 et 2002. Le livre n’est pas importé en raison de la législation algérienne. Cette loi interdit toute évocation des événements violents de cette période, rendant impossible la diffusion de Houris dans le pays.
Antoine Gallimard, PDG de la maison, a également mentionné que les autres maisons de son groupe, Madrigall, ne participeraient pas à ce salon par solidarité.
Selon lui, les organisateurs n’ont pas précisé les raisons de cette interdiction, laissant place à de nombreuses spéculations.
Kamel Daoud a exprimé sa frustration concernant l’interdiction de son livre lors d’un festival littéraire en France. Il a souligné que son ouvrage, bien que non édité en Algérie, est largement piraté et commenté. « Mon livre est lu en Algérie parce qu’il est piraté », a-t-il déclaré, tout en regrettant que des critiques émanent même de personnes ne l’ayant pas lu.
L’organisation professionnelle des éditeurs français a également exprimé son soutien à Gallimard dans un communiqué. Le Syndicat national de l’édition a déploré cette exclusion et a souligné l’importance de la circulation des livres entre la France et l’Algérie.
HARON LESLIE
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
