Altruisme, motivé par l’envie d’aider les autres, de faire une différence positive dans la culture musicale, le Président d’Abijazz est un ancien bassiste engagé volontairement à offrir son temps, ses compétences et ses efforts (ajoutons son argent) pour contribuer à l’essor du Jazz d’Eburnie. Antoine Tako, neuropsychologue de profession a accepté de répondre aux questions de POUVOIRS MAGAZINE dans le but d’en dire davantage sur le « Fela day », cet hommage au sax nigérian le 11 octobre à l’Institut français.
Alain TAKO, pourquoi avez-vous choisi de rendre hommage à Fela Kuti cette année pour le « Fela Day » ?
Fela Kuti est une icône incontestée de la musique africaine. Son héritage musical et son engagement social continuent d’inspirer des générations d’artistes et d’activistes. Nous avons ressenti qu’il était temps de célébrer cet héritage en Côte d’Ivoire. Particulièrement avec la première édition du ‘Fela Day’ dans le pays.
Vous avez choisi des artistes très différents pour cet hommage : le jeune saxophoniste Hiné, l’expérimenté Jean Marie Sax. Et la chanteuse d’afrofunk Ruth Tafebe. Qu’est-ce qui a motivé ces choix ?
Nous voulions refléter la diversité et la richesse de l’influence de Fela Kuti. Hiné représente la nouvelle génération qui s’approprie l’afrobeat avec audace. Jean Marie Sax incarne la maîtrise et l’expérience de ce genre musical. Ruth Tafebe est une figure incontournable dans l’univers des héritiers de Fela. Ses deux albums en sont la preuve. De plus, elle apporte une touche féminine et une énergie afrofunk irrésistible. Ensemble, ils créent un plateau unique qui fera de cette célébration un moment exceptionnel.
Pourquoi avoir choisi l’Institut Français de Côte d’Ivoire comme lieu pour ce concert hommage ?
L’Institut Français est un partenaire culturel de longue date d’ABIJAZZ. Leur engagement envers la promotion de la diversité culturelle et leur soutien à la scène musicale ivoirienne en font un lieu idéal pour cet événement historique. Nous sommes ravis de collaborer avec eux pour cette première édition du ‘Fela Day’ en Côte d’Ivoire.
Comment comptez-vous retranscrire l’esprit de Fela Kuti, à travers la musique. Mais aussi à travers l’ambiance du concert ?
Nous voulons créer une atmosphère festive et engagée, à l’image des concerts mythiques de Fela Kuti. La musique sera bien sûr au cœur de l’événement, avec des reprises des plus grands succès de Fela. Et des compositions originales inspirées par son œuvre. Nous prévoyons également une session JAM pleine de surprises. Enfin, il y aura des projections de photos et de vidéos pour immerger le public dans l’univers de Fela.
Quel rôle attribuez-vous à la musique d’hommage aujourd’hui. Particulièrement dans le cadre d’événements comme le « Fela Day » ?
La musique d’hommage permet de transmettre un héritage artistique aux nouvelles générations et de maintenir vivante la mémoire des grands artistes. Le ‘Fela Day’ est une occasion unique de célébrer l’influence de Fela Kuti. Et de partager sa musique avec un large public. Tout en sensibilisant aux messages sociaux et politiques qu’il portait.
Quels sont vos espoirs pour ce concert hommage ? Qu’aimeriez-vous que le public retienne de cette soirée dédiée à Fela Kuti ?
Nous espérons que ce concert sera une véritable célébration de la musique et de l’esprit de Fela Kuti. Nous souhaitons que le public reparte avec une énergie positive. Une envie de découvrir ou de redécouvrir la musique de Fela et de ses héritiers. De même qu’une conscience accrue des enjeux sociaux et politiques qu’il défendait.
À votre avis, comment l’héritage de Fela Kuti continue-t-il d’influencer les musiciens africains aujourd’hui. Et en particulier les jeunes talents ?
Fela Kuti a ouvert la voie à de nombreux artistes africains en affirmant leur identité culturelle. Et en utilisant la musique comme un outil d’expression et de contestation. Son influence se retrouve dans l’afrobeat contemporain, mais aussi dans d’autres genres musicaux. Les jeunes talents d’aujourd’hui s’inspirent de son engagement, de sa créativité et de son audace pour créer une musique qui parle à leur génération.
Dites nous en guise de conclusion TAKO, qu’est-ce qui, selon vous, fait de ce « Fela Day » un événement unique à ne pas manquer ?
C’est la première fois que le ‘Fela Day’ est célébré en Côte d’Ivoire. Nous avons réuni des artistes exceptionnels pour un hommage vibrant et authentique à Fela Kuti. C’est une occasion unique de vivre une soirée inoubliable, placée sous le signe de la musique, de la danse et de l’engagement.
Propos recueillis par
ALEX KIPRE
photo; dr
POUVOIRS MAGAZINE