Festival de Graffiti en Côte d’Ivoire, diversité et à l’expression libre du 9 au 19 novembre 2024
En Côte d’Ivoire, l’art du graffiti ne se contente pas de colorer les murs. Il transforme l’espace public en une vaste toile, une galerie à ciel ouvert où s’entremêlent les voix, les rêves et les révoltes des artistes. C’est dans ce contexte qu’un festival inédit se prépare à voir le jour. Le premier Festival de Graffiti de Côte d’Ivoire, qui se tiendra du 9 au 19 novembre 2024. Plus qu’un simple événement artistique, ce festival se veut un carrefour des arts. Un lieu de rencontre entre cultures, générations, et communautés par GI 225
entre tradition et modernité
Le graffiti en Côte d’Ivoire, c’est l’art de sublimer l’ordinaire, de donner vie aux murs gris de nos villes. À travers les œuvres de collectifs comme GI 225, qui a marqué les esprits avec une fresque de Houphouët-Boigny et François Mitterrand du côté de l’université.
Les graffitis deviennent des marqueurs identitaires, des symboles d’une expression populaire et libre. Ce collectif, comme bien d’autres, a su faire de l’art urbain une signature unique. Mêlant tradition et modernité. Les œuvres surgissent dans des endroits inattendus, se fondent dans l’environnement et dialoguent avec les passants. Tout en restant profondément enracinées dans le tissu urbain ivoirien.
L’émergence d’un mouvement collectif
Ce festival n’est pas simplement une vitrine pour les graffitis. Il est l’aboutissement de décennies d’engagement de passionnés qui travaillent souvent dans l’ombre, pour l’amour de l’art et le désir de transformer l’espace public. De jeunes talents aux artistes confirmés, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Albéric Kouassi, professeur à l’INSAAC, Zoro Zipa, peintre, Inès Ebagnitche, galeriste. Mais également George Brou, architecte, et BEN, l’artiste sénégalais surnommé « Le Filleul de Bouna », sont quelques-uns des noms qui incarnent cette mouvance. Ces artistes, soutenus par des mécènes comme Gazelle Guirandou (LouiSimone) et René Yédiéti (librairie de France) incarnent la diversité et la solidarité du mouvement graffiti en Côte d’Ivoire.
Un festival pour tous, au-delà des frontières
Le festival vise à rassembler des artistes de toute la région ouest-africaine. Du Sénégal à la Guinée, en passant par le Bénin, dans un élan d’intégration et de partage. Mais aussi de la Suisse, la France, l’Afrique du sud…C’est un appel à l’unité, à la compréhension mutuelle, où chaque coup de pinceau, chaque jet de peinture, devient un geste de fraternité.
Au programme : fresques murales, ateliers, et rencontres entre artistes et amateurs d’art. Les artistes viendront pour exposer leurs œuvres. Et aussi pour échanger leurs techniques, leurs histoires, et leurs visions.
L’idée est de toucher toutes les couches de la société, des quartiers d’Abobo à ceux de Marcory, en passant par les espaces plus centraux d’Abidjan. Les murs peints deviendront des lieux de vies, de rencontres, et de mémoire pour les riverains qui s’y rassemblent, les réinventent et les réapproprient. Cet aspect communautaire du graffiti le distingue des autres formes d’art. Ici, l’ego de l’artiste s’efface devant l’œuvre collective et son impact sur la communauté.
Un héritage ancien, une vision moderne
Le graffiti, en tant que forme d’art, possède une longue histoire qui remonte à plus de 2 000 ans, précédant même l’art rupestre des grottes. Cet art, porté par des figures comme le peintre Stenka, témoigne d’une continuité dans le besoin humain de laisser une trace. De communiquer au-delà des mots. Aujourd’hui, il s’inscrit dans une dynamique contemporaine, où les artistes utilisent la ville comme toile. Dans le but d’exprimer leurs préoccupations sociales, politiques, et culturelles.
Vers une nouvelle renaissance culturelle
Avec ce premier Festival de Graffiti, la Côte d’Ivoire espace incontournable qui mousse d’imagination se positionne. Elle se positionne comme un acteur majeur de la scène artistique africaine. Le festival sera un espace de création, de dialogue et de partage. Et l’art y deviendra un outil de cohésion sociale et de renaissance culturelle. À travers cette initiative, les organisateurs espèrent enrichir le paysage artistique du pays. Et aussi jeter les bases d’un mouvement plus vaste, où l’art urbain s’épanouit en tant que vecteur d’unité et de changement social.
En définitive, ce festival est bien plus qu’une célébration du graffiti. Il est un renforcement des expressions libres, à la diversité culturelle et à l’esprit communautaire. Il invite chacun à redécouvrir les murs de nos villes, non pas comme de simples structures. Mais comme des espaces de dialogue, d’histoire, et de rêves partagés. C’est une invitation à voir au-delà de l’ordinaire, à embrasser la poésie des rues, et à célébrer l’art sous toutes ses formes.
AK
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE