Pour sa 6e édition, les 5, 6 et 7 décembre prochains, le festival international de poésie slam qu’organise l’École des Poètes offrira une tribune.
Une tribune citoyenne d’expression libre aux enfants sur leurs conditions de vie. Et un plateau aux poètes urbains pour slamer cette cause.
La musique adoucit les mœurs, le slam conscientise les âmes. La montée en puissance du slam dans le paysage culturel ivoirien s’accompagne de la défense de causes essentielles par les acteurs de ce mouvement. L’artiste est un vecteur engagé dans la société. Et parmi eux, les jeunes de l’École des Poètes, figures de proue de ce mouvement militant, symbolisent parfaitement cette démarche.
Cela a pris tout son sens l’année dernière, lorsque le festival Écritude 5 abordait la question de la santé mentale des jeunes. Un sujet encore tabou. Mais hélas d’une grande pertinence, car il touche de plus en plus de jeunes. Cette année, la 6e édition du festival mettra son regard sur « Dans les yeux des enfants ».
Ce thème mérite d’être exploré en profondeur. En effet, les décisions sont souvent prises pour les enfants sans leur demander leur avis. On fait des choix pour eux. On pose des actes, on mène des actions qui impactent leur vie. Qu’elles soient agréables ou dramatiques, sans connaître véritablement leur opinion. À quand remonte la dernière fois où vous vous êtes posé la question de savoir ce que nos enfants pensent de ce qu’ils vivent.
A la maison, à l’école, ou même de la situation sociale en général ?
C’est à cet exercice que nous invite l’édition imminente du festival Écritude, les 5, 6 et 7 décembre prochains.
« Les problèmes sociaux ont souillé nos jugements de valeurs. C’est dans le regard d’un enfant qu’on peut retrouver l’humanité. C’est une projection, un souci du futur qu’on doit interroger dès maintenant ». Explique Placide Konan, l’un des slameurs emblématiques de l’École des Poètes.
Evoquant l’ambition de la thématique d’Écritude 6. Leader de ce mouvement de poètes urbains, Nin’Wlou, slameur et écrivain, ajoute que chaque édition du festival interroge une question de société. L’objectif est de faire résonner, au niveau national, la valeur pédagogique et militante de cette culture passionnée qu’est le slam.
La thématique « Dans les yeux des enfants » se déclinera sous différentes formes. Le jeudi 5 décembre, à l’ouverture du festival, les enfants eux-mêmes animeront un forum public d’expression libre et d’écout. Ce sera au Goethe-Institut.
Ce forum permettra de capter leurs voix et leurs visions sur la marche de la société ivoirienne. En résonance avec les célébrations avec l’UNICEF du 35e anniversaire de la Convention relative aux droits des enfants.
Convention adoptée le 20 novembre 1989 grâce à l’ONU.
Autre moment fort d’Écritude 6 : le concours interscolaire « Première plume, premier slam » qui se tiendra le jeudi 5 décembre après-midi. Ce concours de prose-élite pour élèves réunira les meilleurs talents issus des ateliers de formation animés par les membres de l’École des Poètes dans divers établissements scolaires du District d’Abidjan.
Le Sankofart, espace culturel dynamique situé à Cocody Faya, sera un épicentre du festival, où se tiendront les scènes libres d’Écritude 6, baptisées Slam Poésie Club. Ces scènes auront lieu les 5 et 6 décembre en début de soirée, et permettront à toutes les personnes amoureuses de l’écriture poétique et du slam de déclamer leurs textes en vers et de se faire un nom dans le milieu, pourquoi pas !
L’apothéose d’Écritude 6 se déroulera le samedi 7 décembre à partir de 19 heures à l’Institut Français, avec une soirée spectacle des slameurs de l’École des Poètes et leurs invités internationaux : Xabiso Vili d’Afrique du Sud, Haqq du Canada, Gloria Riggio d’Italie, Saccharose du Mali, Caylah de Madagascar, et le champion togolais de slam. Avant cette scène, ne manquez pas la séance d’écoute psychologique gratuite offerte au public par les partenaires Psytrotter et SHvoices. Ces séances, qui ont énormément apporté aux participants l’an dernier, seront à nouveau disponibles.
L’École des Poètes bénéficie du précieux soutien de la Fondation Orange Côte d’Ivoire pour la réalisation d’Écritude 6.
Aaron Leslie
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE