Assalé Tiémoko : La Gestion des Fonds Publics et les Pratiques Politiques en Côte d’Ivoire
Selon la loi sur le financement des partis politiques en Côte d’Ivoire, on alloue un millième du budget national aux partis représentés au parlement. Cela représente 13 milliards de francs CFA, soit 1 millième des 13 000 milliards du budget national. Cet argent public est censé servir, selon les dispositions légales, à former les Ivoiriens à l’esprit démocratique.
Cependant, Assalé Tiémoko, député ivoirien, critique l’usage de ces fonds par les trois principaux partis politiques. le PPA-CI, le RHDP, et le PDCI-RDA. Il affirme que ces partis ne remplissent pas leur mission de formation démocratique, comme le requiert la loi. « Les partis politiques utilisent-ils ces fonds pour éduquer la population sur la démocratie ? Je ne crois pas », déclare-t-il. Selon lui, les citoyens continuent de voter pour des raisons superficielles, comme un tee-shirt, un tricycle, 100 francs CFA, ou d’autres fausses valeurs.
Assalé Tiémoko souligne que les partis politiques reçoivent de l’argent public. Mais n’accomplissent pas les tâches pour lesquelles ces fonds leur sont destinés.
Malgré leurs différences, ces partis s’unissent autour de l’argent, et respectent la loi de l’omerta pour préserver leurs intérêts communs.
Il ajoute que la situation politique en Côte d’Ivoire est préoccupante, notamment en raison de l’utilisation de la « transhumance politique » comme arme politique. « Certains acceptent tous les transfuges politiques, mais l’inverse n’est pas vrai », remarque-t-il. En citant le cas du maire de Hiré, qui a quitté le RHDP pour le PDCI, il pointe l’irritation des dirigeants actuels, dont les humeurs deviennent des lois implicites.
Assalé Tiémoko critique également le parlement ivoirien, qu’il juge incapable de remplir la mission que le peuple lui a confiée. « L’exécutif contrôle tout en Côte d’Ivoire. Le président contrôle tout. Y compris les députés. Les gens sans trajectoire, toutes les valeurs sont effondrées », déclare-t-il.
Pour lui, les Ivoiriens ne sont pas formés pour promouvoir de véritables valeurs démocratiques, et les politiciens se dirigent là où se trouve l’argent, ce qui explique l’attrait général pour le RHDP.
Assalé Tiémoko appelle à une reconstruction du pays, en insistant sur la nécessité de réformer les pratiques politiques pour mieux servir les intérêts du peuple ivoirien.
ETHAN GNOGBO
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
