Cohiba, Davidoff, Partagas, Montecristo, Oliva, et bien d’autres marques de renommée internationale ont de plus en plus d’adeptes femmes en Côte d’Ivoire.
Au départ c’était chez les les cadres d’un certain âge et d’une certaine classe sociale. Puis progressivement de plus en plus de jeunes. Désormais ce sont les femmes qui se tournent vers les cigares. Elles arrivent par groupe de 3 ou 4. D’autres fois à 5 ou 6 et comme des hommes tiennent à témoigner d’une évolution des normes sociales et d’un désir croissant d’affirmer une certaine identité. « Quand tu bois du champagne, les hommes se disent que tu as un peu d’argent. Mais quand tu fumes le cigare, tu les intriguent. Tu es sexy et tu deviens même une curiosité. Et les hommes se posent beaucoup de questions » affirme une cliente du côté de Akouyê à la Riviera golf.
Si elles peuvent s’offrir cette passion du cigare, c’est parce qu’elles en ont les moyens. Ces jeunes femmes occupent des postes de responsabilité dans les administrations publique et privée. La nouvelle tendance chez ces dames ou jeunes filles décomplexées dits de la classe moyenne ou supérieure, c’est le cigare.
On se souvient qu’une humoriste ivoirienne, a enflammé la toile l’an dernier.
Sur des photos, on pouvait la voir tenant un cigare à la bouche.
La publication de cette image a déclenché une vague de réactions sur les réseaux sociaux
C’est une lifestyle, une attitude bien plus que féministe. Une idée d’appartenance à l’élite ou signe extérieur de réussite sociale. Le cigare gagne depuis quelques années le cœur des femmes de la classe moyenne abidjanaise. Ce produit du tabac, bien que toxique, s’est émancipé des classes aisées et adultes. Désormais, de plus en plus de jeunes femmes s’adonnent à ce plaisir épicurien. Cela a favorisé l’ouverture de nombreux clubs cigare à Abidjan, où les gens se retrouvent pour partager leur passion. On en trouve dans des quartiers comme Marcory Zone 4, Cocody-centre, Deux-Plateaux les Vallons, la Riviera 3, et la Riviera-Palmeraie. Certains clubs cigares offrent toutes les commodités. Quelques bars, boîtes de nuit, et même des caves ont commencé à créer en leur sein des espaces dédiés au cigare.
“ Ceux qui pensent qu’on doit pas fumer ce sont les gars Gawa qui ne voyagent jamais. Sinon aux Antilles à Cuba surtout sur les îles les femmes fument” avance une consommatrice très vite interrompue par sa voisine. “Toi tu vas loin. Chez nous au village, les femmes Bété ou Gouro fument la Pipe, elles chipent tabac, elles connaissent le cigare. C’est les Gawa complexés, les misogynes qui vont toujours te parler d’argent, tout ramener au féminisme“.
“Il faut bien mourir de quelques chose” rétorque t-on quand on évoque la question de santé publique. Notamment en ce qui concerne les dangers liés à la consommation de tabac.
MARIE GNIALET
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
