Le taux de réussite au baccalauréat au Cameroun a atteint un niveau historiquement bas de 37,2 % cette année.
Une baisse drastique par rapport au 75 % de l’année précédente. Au lycée d’Evodoula, par exemple, aucun des 42 élèves de la série littéraire spécialité espagnol n’a été admis. Dans la série littéraire spécialité allemand du même établissement, seuls cinq élèves sur vingt ont réussi.
On attribue ces résultats préoccupants à une directive stricte du ministère des Enseignements secondaires. En réponse aux fuites de sujets sur les réseaux sociaux, les autorités ont décidé de ne plus repêcher certains élèves. Ceux ayant obtenu une moyenne inférieure à 10/20. Cette mesure vise à lutter contre la triche et à restaurer la crédibilité du système éducatif.
Les enseignants soulignent que le respect de cette consigne a grandement contribué à la baisse du taux de réussite. Par le passé, on repêchait des élèves ayant obtenu une note aussi basse que 8,50. Cette année, on n’a repêché aucun élève en dessous de 10/20.
La pandémie de Covid-19 a également eu un impact significatif sur les performances des élèves. En 2020, pour respecter les mesures de distanciation sociale, les classes se répartissaient en deux groupes. Avec un système de mi-temps, réduisant ainsi les heures de cours. Les élèves ayant subi cette réduction de temps de classe sont ceux qui ont passé le baccalauréat cette année. Ce qui explique en partie les mauvais résultats.
Cette situation est une décision politique visant à refléter le niveau réel des élèves. Elle présente l’avantage de mettre en lumière les défis du système éducatif camerounais. Certains établissements privés, tels que le collège Vogt à Yaoundé ou Libermann à Douala, continuent à afficher des taux de réussite presque parfaits. Mais ces écoles sont inaccessibles pour la majorité des familles en raison de leurs frais de scolarité élevés.
sce: sercom
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
