Cote d’Ivoire : Rti, Fraternité Matin, les médias Institutionnels champions de la mal gouvernance

2 mois

Le bonne gouvernance semble être mis à mal dans les médias institutionnels en Côte d’Ivoire.

Sous le regard tolérant, voire complice, du gouvernement, les directeurs généraux (DG) de ces médias institutionnels sont accusés. La Rti et Fraternité Matin sont victimes de détournement de fonds et de mauvaise gestion. Cette situation soulève des questions sur l’attitude de l’État ivoirien face à la gabegie qui gangrène les sommets des médias d’État.

Que se passe-t-il à la Radiodiffusion et télévision ivoirienne (RTI) ? Le licenciement, le 10 juillet dernier, de Fausséni Dembelé, son patron, a révélé un malaise social. Au sein de ce média public surnommé « la maison bleue ». Selon des sources internes, plusieurs contrôles et audits ont mis en lumière des dysfonctionnements majeurs. Ainsi que des problèmes de gouvernance et de gestion. Ces révélations ont suscité une onde de choc au sein de la RTI. Exposant les pratiques douteuses qui perduraient sous le couvert de l’autorité étatique. On a juste déplacé Dembélé qui a eu le temps de faire fortune. Sans plus.

Fraternité Matin, autre pilier des médias d’État, n’est pas en reste. Le journal connaît des déboires similaires. Avec une gouvernance branlante et des accusations de prévarication et de malversations à l’encontre de son ancien DG, Venance Konan. Soupçonné et accusé d’avoir laissé un Gap d’une dizaine de milliards. Malgré ces fautes de gouvernance, l’État ivoirien a fermé les yeux. L’ex DG était utile pour contrer l’opposition par ses écarts et injures. Cette impunité a conduit à des licenciements abusifs en deux vagues, amplifiant le malaise au sein de la rédaction.

VOLEURS A COL BLANC

L’État ivoirien a-t-il raison de tolérer de telles pratiques au sommet des médias d’État ? La question se pose avec acuité alors que les médias publics semblent n’avoir pour rôle que de museler l’opposition. Et de diffuser une information favorable au régime en place. Cette instrumentalisation des médias d’État, associée à une gestion corrompue, mine la crédibilité de l’information et le moral des employés.

Le cas de Venance Konan illustre cette dérive. Malgré les accusations de mauvaise gestion, on lui a trouvé un point de chute en le nommant président du conseil d’administration (PCA) d’une autre structure. Au grand dam des employés licenciés et des observateurs critiques. Cette promotion apparente suggère une complicité des autorités avec les pratiques douteuses des dirigeants des médias publics.

Ces dérives interrogent sur la capacité de l’État ivoirien à instaurer une véritable transparence et une gouvernance saine au sein de ses médias. Les employés et les citoyens ivoiriens méritent des institutions médiatiques qui respectent les principes de bonne gouvernance et d’intégrité. Il est crucial pour l’État de prendre des mesures correctives pour restaurer la confiance dans les médias publics et garantir une information impartiale et véridique.

Le malaise social et la gabegie au sein des médias institutionnels ivoiriens nécessitent une réponse ferme et déterminée du gouvernement. Seule une action résolue pourra mettre fin à ces pratiques. Puis rétablir la crédibilité des médias d’État, essentiels à la démocratie et à la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire.

HARON LESLIE

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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