Adoption de la Nouvelle Constitution en Côte d’Ivoire : Une Réforme Controversée
Les 23 et 24 juillet 2000 marquent un tournant historique pour la Côte d’Ivoire. Avec l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum. Un événement majeur où 86% des suffrages exprimés ont approuvé le texte, un consensus rare dans le paysage politique ivoirien.
Tous les partis politiques, y compris celui d’Alassane Ouattara, ont appelé à voter « oui ».
La nouvelle constitution, cependant, a suscité des débats passionnés. En particulier en raison de l’article stipulant que le candidat à la présidence « doit être Ivoirien de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens » et « ne doit pas s’être prévalu d’une autre nationalité« . Cette clause spécifique visait clairement à exclure Alassane Ouattara, une figure politique influente qui avait des liens familiaux et personnels complexes. Notamment une mère taxée par des détracteurs importants d’avoir des origines burkinabé. Et également une carrière internationale marquée par des postes à responsabilité au sein du FMI.
Ce texte constitutionnel, bien que largement approuvé, a mis en lumière les fractures ethniques et nationales présentes dans le pays. Pour beaucoup, l’exclusion d’Alassane Ouattara n’était pas seulement une question de légalité. Mais un signe de la volonté de certains segments de la classe politique de limiter l’accès au pouvoir à des candidats perçus comme « étrangers ». Malgré leurs contributions à la nation.
Tout le monde a voté « Oui » à l’exception notable du parti de Zadi Zaourou, qui a opté pour le « non ». Du moins Zadi lui- même car à l’intérieur de son parti, de nombreux militants avaient choisi le « oui ». Son argument était que le Cnsp, le comité nationale de salut public avait glissé dans les articles, une disposition qui la mettait à l’abri de poursuite, quelque soit le délit commis. Une sorte d’amnistie.
JULIEN BOUABRE
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE