Par excès d’opacité, la population accuse l’entreprise de la gruger
Après avoir jeté la faute sur la canicule et l’utilisation intensive de la climatisation pour rester au frais, les Ivoiriens changent d’avis. La chaleur peut entraîner une augmentation de la consommation d’électricité. Mais pas dans ces proportions. Alors désormais tout le monde se plaint. Sur les raisons sociaux, à la télévision. Même des chroniqueurs en plein plateau, comme il est advenu sur la Rti avec Félix Boni, éditorialiste. Présent sur le plateau avec ses factures pour décrier la hausse des factures. La raison, ce n’est plus les appareils électroménagers défectueux ou mal entretenus.
Le fait est qu’en juin 2023, une hausse applicable en juillet 2023 est intervenue. Elle était de 10%. 6 mois plus tard, cette fois-ci dans avertissement réel, une autre hausse de 10% elle aussi est survenue.
Soit un total de 20% en 6 mois.
Un consommateur qui avait l’habitude d’une facture de 250 mille passe à 300 mille.
Est-ce un problème de gestion du secteur de l’électricité ? Est-ce un problème de production ?
Les coupures intempestives sont dues à une insuffisance, ou une carence en Gaz.

Azito, n’a pas suffisamment de gaz pour. Par ailleurs, la centrale thermique de CIPREL (Compagnie Ivoirienne de Production d’Électricité) est défaillante. Bien que leader de la production électrique indépendante en Côte d’Ivoire, avec sept turbines à combustion, sa fourniture est insuffisante. Elle utilise comme combustible principal le gaz naturel extrait au large des côtes ivoiriennes.
Et comme les syndicats sont dans une trêve sociale, les agissements pour inviter les décideurs à s’améliorer sont absents.
En plus de cette hausse, des erreurs interviennent. Certains autres entrepreneurs passent de 300 mille francs à 1 million. De 500 mille à 3 millions.
En cause ? Le processus de facturation.
Quel est-il ? Les agents de zone (ceux qui se déplacent moto) passent de domicile à domicile pour noter l’index. Un agent de zone parcourt environ 2500 clients de maison en maison. Une fois son tour effectué, il passe la facture à un collaborateur qu’on appelle le facturier. C’est lui qui exécute le traitement des relevés et contrôle le travail du releveur de zone.
Avec la croissance démographique, un releveur de zone peut passer à 4000 clients.
En clair, la gestion du secteur est défectueuse à mesure que les ressources s’amenuisent
L’argent provient en effet de la poche des clients qui équilibrent la gestion.
Une fois la gestion déséquilibrée l’entreprise est contrainte à des emprunts. Ou alors et c’est le cas, à des augmentions de facture.
Ce qui n’était pas récurent par le passé. L’organe central étant la Cie, une entreprise privée qui parvenait à payer les gaziers, les actionnaires, les travailleurs…
Aujourd’hui, l’organe central est Côte d’Ivoire Energie, autant dire donc l’Etat de Côte d’Ivoire qui a pris les choses en main. Un Etat est très difficile à faire bouger. A moins que…
JM AHOUSSY
POUVOIRS MAGAZINE
