Pacôme Attabi: « Ce qui se passe en Côte d´Ivoire n´est pas normal. »

7 mois

Devant cette sournoise tentative de museler le syndicalisme en Cote d´Ivoire, Pacome attabi a décidé de ne pas se taire. Mieux, il agit. Aussi, vient il d´être investi comme le premier secrétaire confédéré de la toute nouvelle  Centrale Syndicale Espoir, comme s´il voulait sortir au plus vite des carcans. En marge de ce congrès du 6 mars qui l´a consacré, il a bien voulu confier à “POUVOIRS MAGAZINE” ses impressions de marginal déterminé.

 Des mots à l´endroit des congressistes et des travailleurs après cette investiture ?

La cérémonie a été en effet très belle. J´ai vu l´engagement du comité d´organisation et de l´ensemble des syndicats affiliés. Je suis très fier des camarades qui ont fait confiance à la C.S.E. C´est un sentiment d´honneur, mais surtout de responsabilité qui m´habitent en ce moment. Parce que la responsabilité qu´ils viennent de me confier est énorme. Elle n´est pas au-dessus de nos forces, mais il faut reconnaitre qu´elle est énorme. Je peux compter sur leur soutien comme ils l´ont démontré, aujourd´hui (Le 6 mars 2024, jour d´investiture).

Vous ouvrez ainsi un autre chantier après la Coalition des syndicats du secteur public de Cote d´Ivoire (C.S.S.P-CI). De quels moyens disposez-vous ?

Dans la sérénité, nous allons œuvrer à la syndicalisation. Nous allons implanter la C.S.E dans les entreprises privées pour renforcer le nombre de syndicats affiliés. C´est par la loi du nombre et de la représentativité que nous pourrons atteindre nos objectifs sociaux.

Vous vous positionnez clairement contre la trêve sociale. Ne craignez vous pas de vous mettre le pouvoir à dos ?

Nous ne sommes pas contre la trêve sociale. Nous dénonçons l´un des articles de ce protocole qui stipule que les syndicats signataires ne doivent pas faire usage du droit de grève pour la satisfaction de leur revendication. C´est là une négation du droit de grève pour la satisfaction de leur revendication, donc de la liberté syndicale. Une trêve, si son objectif, c´est l´accalmie du front social par la satisfaction des principales revendications des travailleurs, cela ne nous pose aucun problème.

Et pourtant, certaines de vos revendications ont été satisfaites avec la signature de cette trêve.

Nous ne sommes pas satisfaits de ce qui a été donné. La preuve, le pouvoir d´achat des travailleurs reste très faible. Cela se ressent dans le panier de la ménagère.

Que revendiquez-vous exactement ?

Nos revendications sont connues. C´est fondamentalement le relèvement de l´indice référentiel de base (IRB) pour le secteur public et, dans le secteur privé, revaloriser le SMIG. Toujours, dans le secteur privé, après la revalorisation, il faut l´appliquer effectivement en mettant en œuvre les minima catégoriels ; en payant la gratification de fin d´année aux travailleurs. Autant d´éléments qui peuvent impacter le quotidien des travailleurs.

Finalement, n´avez-vous pas l´impression de vous exposer à la violence de l´état ?

Ce n´est pas par la répression de notre idéal que nous allons abandonner notre idéal ! c´est ce que nous sommes. C´est ainsi que nous voyons la lutte syndicale. C´est ainsi que nous recherchons le meilleur pour le travailleur. Aucune répression ne peut nous faire abandonner. Nous ne sommes d´ailleurs pas dans la belligérance. Nous ne pensons même pas à des représailles. Nous posons nos problèmes. Il appartient aux décideurs de les apprécier objectivement.

Qu´est ce que tous ces travailleurs déçus du syndicalisme en cote d´Ivoire sont ils en droit d´attendre de la Centrale Syndicale Espoir (C.S.E.) ?

Nous disons aux travailleurs que cette centrale est mise en place en vue de leur redonner espoir dans la lutte. Nous lançons un appel solennel et vibrant à tous les travailleurs et à leurs syndicats qui aspirent à un syndicalisme revendicatif qui est une force de proposition, qui n´a pas plié l´échine, qui n´est pas dans le communautarisme syndical. Qu´ils nous rejoignent pour qu´on soit plus forts et retourner aux fondamentaux du syndicalisme. Parce que ce qui se passe ne Côte d´ivoire n´est pas normal

Propos recueillis par

ERICK  FOFANA

 

 

 

 

 

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