L’ex préfet de région d’Abidjan s’insurge contre le monopole de l’intelligence que croit détenir un pan de la population.
À 50 ans, ce pur produit de l’école nationale d’administration (ENA), titulaire d’un diplôme d’Études Approfondies (DEA) en Lettres Modernes et d’une thèse de doctorat dont le thème portait sur « Les mythes et la création littéraire africaine » n’hésite pas à dire ce qu’il pense.
Ainsi: » Si on vit dans un pays où chaque année seul le Président de la République est habilité à savoir reconnaître les citoyens talentueux et travailleurs et qu’il n’y a que lui pour savoir qui est excellent à l’occasion de la fête de l’excellence le 6 août, cela pose un problème. Le Président donne le ton là haut au niveau national. Soit! Mais autour de nous, au quotidien, dans le domaine de la douane, des archives, des arts, il y a des femmes et des hommes compétents. Alors qu’on passe le plus clair de notre temps à dénoncer la corruption, il existe des fonctionnaires intègres, compétents qui ont besoin d’être mis en lumière au détriment de ces quelques personnes malhonnêtes qui gangrènent l’image d’une profession.
Les talents qu’on évite de mettre sous les projecteurs participent à développer la médiocrité. Et à proposer aux plus jeunes des repères qui n’en sont pas. Ne nous plaignons pas de la médiocrité ambiante quand on rechigne à exceller. On a peur de briller pour ne pas être mal vu par ses supérieurs hiérarchiques »
C’est ce qui a poussé Vincent Toh Bi à publier aux éditions Gad, son livre « Itinéraires » dans lequel il fait une brève biographie des personnes illustres de la Côte d’Ivoire. On trouve par exemple des écrits sur Cheick Yvann, le père Norbert Abekan, Alpha Blondy, Fabrice Sawegnon et bien d’autres personnes importantes aux yeux de l’auteur.
JULIEN BOUABRE
POUVOIRS MAGAZINE
