Monseigneur Philippe Kpodzro avait été un acteur essentiel de la Conférence nationale souveraine (CNS) au Togo au début des années 1990. Il est mort hier en Suède
Il avait lancé un appel à l’aide, un cri de détresse, et les prêtres de son pays d’origine avaient promis lors d’un rassemblement à Kpalimé en novembre 2023 de l’aider, de le soutenir. L’ancien archevêque de Lomé, opposant à Faure Essozimna Gnassingbé qui s’était exilé depuis 3 ans en Suède après la présidentielle de 2020, est décédé finalement hier mardi 9 janvier à l’âge de 93 ans.
L’homme de Dieu qui a joué un rôle capital dans l’histoire politique du pays s’en est allé sans réussir à unir l’opposition togolaise et voir l’alternance politique qu’il souhaitait.
Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, 93 ans dont 40 années en tant qu’évêque, avait pris sa retraite en 2007 de pasteur de l’église mais pas celle d’« acteur politique ». Depuis, il était resté très actif sur la scène politique togolaise. Ayant pris fait et cause pour l’opposition à Faure Essozimna Gnassingbè, il militait pour une alternance qu’il souhaitait, selon ses propres mots, vivre avant de quitter le monde des vivants.
Président de la Conférence nationale souveraine organisée pour sortir le pays de la crise politique en 1991, président du haut-commissariat de la République chargé de rédiger la Constitution de 1992… L’homme était bien connu de ses compatriotes, qui gardent de lui l’image d’un sage de la nation. Mais, depuis trois ans, ses prises de position fracassantes, son franc-parler et parfois ses injures lors de ses différentes sorties médiatiques lui avait valu de nombreuses critiques, y compris parmi certains de ses anciens proches.
Une personnalité de l’Eglise catholique au Togo
Le père Mélésoussou, se rappelle que “c’est lui qui m’a envoyé au séminaire. Je lui rends hommage pour ce qu’il m’a fait. C’est une consternation et aussi un coup de tonnerre. C’est très douloureux. Nous sommes très affligés, surtout qu’il n’est pas au pays.”
ETHAN GNOGBO
POUVOIRS MAGAZINE
