l faut parcourir environ 100 km après le bornage Mali-Côte d’Ivoire avant d’atteindre le premier poste de contrôle. Pour être plus un espace qu’une borne, la frontière est poreuse pour ne pas dire qu’elle n’existe que de nom. La circulation y est libre. Un peu trop libre même.
Résultat : les Maliens viennent en Côte d’Ivoire et les Ivoiriens vont au Mali entretenir leurs plantations le matin et chacun retourne chez soi le soir. Mais il n’y a pas que cette activité-là.
La nuit, les hommes aux mœurs légères et les industriels du vice vaquent à leurs occupations.
Dans l’un comme dans l’autre des 2 pays frontaliers. À Tingréla, en Côte d’Ivoire, des Maliens ou, du moins, des non Ivoiriens, pour être prudent, y vivent. Et alors ? Et alors ils sont 20 000. 20 000 à être installés et à se débrouiller pour certains, avec ce que cela suppose comme non-dits.
Relever le plateau technique de l’hôpital de Tingréla, par exemple, profitera aussi bien aux Ivoiriens qu’à ceux qui ne le sont pas. Autre fait remarquable, les flux et reflux indomptés et sauvages ont connu une accalmie grâce à un fait pour le moins surprenant : l’avènement de les épidémies Ebola ou de Covid 19.
À cause de ces maladies, pour ne pas dire grâce à elles, la folle migration, la ferveur des orpailleurs se sont atténuées. Et les promoteurs de la débauche ont freiné leurs ardeurs.
Quand c’est une épidémie qui en vient à discipliner et réguler des comportements humains, il y a lieu de s’inquiéter. S’inquiéter sérieusement. Cependant, que se passera-t-il quand les ‘‘étrangers’’ voudront, au Mali comme en Côte d’Ivoire, prendre la nationalité locale ? Problème politique.
Que se passera-t-il quand ils voudront (à juste titre) conserver ‘’leurs terres’’ ? Problème foncier. Elle l’est, pour sûr, et n’est point désamorcée, cette bombe à retardement
POUVOIRS MAGAZINE
