Avant le rendez-vous des 3 et 4 février au Dycoco, pour le 19e numéro d’Ivoire Jazz night, le.bassiste ivoirien répond aux questions en rapport avec sa connaissance de l’homme à qui l’hommage sera rendu.
Vous devez incarner Marcus Miller. Est-ce votre bassiste préféré ? Qui l’est ?
Il l’a été pendant plus d’une décennie avec Victor Wooten Mais plus maintenant. Mais C’est Marcus qui a eu la plus grande influence sur moi. Ces dernières années je me suis jetée corps et âme sur l’harmonie. Mais rdv le 3 et le 4 février. Je vais vous remontrer ce que j’ai appris de Marcus
Vous n’êtes pas trop slap, Marcus si. Comment comptez-vous compenser cette différence?
J’ai connu de grandes phases évolutives dans ma progression musicale. Ceux qui me connaissent aujourd’hui diront que je suis le Hadrien Feraud ou le Patitucci Ivoirien.
Tout à fait. J’aurai dit Patituci ou Jaco Pastorius
C’est très flatteur. Je vous l’accorde. Mais ce que beaucoup d’entre vous ne savent pas, c’est que je suis passé par plusieurs styles musicaux que j’ai pratiqués avec beaucoup de sérieux avant d’être où je suis aujourd’hui. Au début des années 2010, j’étais une copie conforme de Marcus Miller. Ensuite j’ai migré vers des styles de jazz beaucoup plus complexes d’un point de vue harmonique.
Qu’est ce ça représente de l’incarner les 3 et 4 février?
Incarner Marcus Miller, c’est me revivre une époque importante de mon expérience musicale. C’est aussi réaliser l’impact immense que ce Monsieur a eu sur moi.
Comment présenteriez vous le jeu de Marcus Miller?
Le jeu de Marcus Miller est principalement basé sur les fondamentaux du slap (thumb, double thumb, pluck). Il sublime une approche simpliste du slap en étalant son génie rythmique et sa musicalité. On retrouve beaucoup le mode blues dans son jeu. Contrairement à la pensée populaire, Marcus est un jazzman accompli à mon sens et un musicien hors norme.
Quelle est sa pièce que vous préférez ?
La reprise du standard « Lonnie’s lament » composé par John Coltrane.
Quel son titre le plus difficile à exécuter ?
La Reprise de « Teen town » est très difficile à exécuter. Déjà que « Teen town » est un morceau très compliqué, l’exécuter en slappant c’est juste incroyable
Quels sont vos points de divergences? De convergences ?
Je commencerai par les convergences. J’utilise son approche et ses techniques de slaps. Mon utilisation du mode blues est calqué sur l’approche de Marcus Miller. Enfin, il m’a communiqué l’amour des autres instruments. Aujourd’hui, tout comme Marcus, je me suis mis au saxophone. Je joue aussi du piano et de la guitare. J’ai encore du chemin à faire pour atteindre son aisance avec les instruments à vent.
Nos points de divergence sont plus d’ordre harmonique. Avec le temps, j’ai appris à exploiter l’harmonie d’une façon différente de celle de Marcus. Et c’est surtout en ce sens que je me rapproche de Hadrien Feraud et de John Patitucci
Comment on s’apprête pour apprivoiser les lignes de Marcus?
Pour apprivoiser ses lignes, il vous faut une bonne maîtrise de la technique slap, une bonne notion du tempo….Pour le reste, vous devez vous assurer que ça sonne funky
Par ALEX KIPRE, pour Pouvoirs Magazine