Blé Goudé est rentré, sous une pluie, les bras écartés en signe de gratitude envers le seigneur, la tête souvent levée vers le ciel, après 8 ans d’absence ce jour. Dans la sobriété à l’aéroport où l’adresse à la presse a été annulée.
La sobriété a vite dégénéré en une fête populaire à Yopougon. S’est déplacée pour aller l’accueillir, Simone Gbagbo qui (re)cueille un peu de côte, d’aura ou de jouvence.
Blé Goudé est venu prendre sa place, il en a une et en est profondément convaincu. L’ancien ministre de la jeunesse est convaincu d’être situé du bon côté de l’histoire.
Il se considère comme celui qui a respecté toutes les étapes pour légitimement aspirer à la magistrature suprême. Il a fait le syndicalisme, a combattu l’impérialisme français, a fait la prison, en a été blanchi, il a connu l’injustice, est revenu tel un enfant prodige.
Il sera le 3 décembre à Guibéroua parmi les siens qui ont déjà entamé les préparatifs pour un accueil triomphant et à qui il indiquera son envie d’être réhabilité.
Le problème de l’ancien prisonnier sera son positionnement dans une gauche émiettée. Depuis la mort de Zadi, le retrait de Tanoé et Wodié, une gauche sans Gbagbo est inconcevable.
C’est lui qui l’incarne, pire ou mieux elle se résume à lui. Sans partage. A moins d’un parricide. Ou d’une mue, d’un glissement vers la droite comme tout militant de dernière heure.
Pouvoirs Magazine