Compositeur à qui l’on doit « L’enfant noir » son premier album, le saxophoniste s’est présenté au public avec un sax électronique, un sax alto, un autre ténor. C’est ce dernier dont il saura se saisir pour aller à la rencontre, le 25 novembre au Dycoco, de l’immense Fela à qui il rendra hommage.
Vous vous attaquez à la haute figure musicale qu’est Fela. Pourquoi lui?
J’ai été approché par Abijazz (Ndlr : L’association en faveur de la promotion du Jazz et de ses acteurs) pour cet hommage à Fela, principe que j’ai tout de suite accepté compte tenu de son l’influence sur ma musique. C’est un honneur et un privilège de se confronter ainsi à l’œuvre d’un « maitre »
Avez-vous des appréhensions ?
Je n’ai pas d’appréhensions particulières, par contre je suis animé d’une volonté de rendre justice à cette musique certaines fois un peu méconnue et d’autres fois incomprise.
Le sax de Fela est ténor et il est la rallonge de sa lutte politique. Est vous un sax politique ?
En tant qu’artiste on est toujours porteur d’un message… Pour ma part, ma musique se veut la bande sonore d’une nouvelle génération africaine, fière de son héritage, confiante dans son avenir, consciente de ses challenges et ouverte sur le monde. Mon dernier single Afrotopia (éponyme du livre de Felwine Saar) s’inscrit dans cette ligne. Celle d’un continent décidé à faire le nécessaire qui est un « effort de réflexion critique sur soi, ses propres réalités et sur sa situation dans le monde… » (Afrotopia, Felwine Saar) pour défricher tous les possibles de notre continent.
Fela c’est aussi la déconstruction de l’existant avec des Longueurs, de la langueur, des redondances, aurons-nous droit à cela ou plutôt à une appropriation de son écriture ?
Ce sont effectivement des éléments de sa musique que nous tâcherons de retranscrire au mieux compte tenu des contraintes de temps que nous impose le format de l’hommage. Dans cet hommage nous aurons à cœur de raconter l’histoire de cette musique, son origine mais aussi son apport et son influence… Quelques surprises vous attendent
Des surprises ? « Beast of no nation » et « Shakara », par exemple nous seront servis ?
Je ne voudrais pas dévoiler la surprise de la programmation, mais on peut s’attendre à quelques standards de Fela très connus ou moins. Pour le détail des titres rendez-vous les 25 et 26 Novembre au Dycoco.
Qu’est-ce que cette rencontre avec cet artiste vous apprend sur lui?
La rencontre avec l’œuvre Fela révèle la profondeur de sa musique. Elle met à nu la complexité derrière l’apparente simplicité mais aussi et surtout l’authenticité de son approche. C’est avec cette authenticité que nous allons approcher cet hommage en restant fidèle au principe de sa musique sans oublier notre nature et notre identité profonde.
Qu’est-ce qu’elle vous apprend sur vous?
La musique de Fela nous ramène à nos fondamentaux, à la pulsation au groove. Elle nous enseigne la primeur de l’émotion sur la technique, de l’authenticité sur la tendance… Elle nous enseigne à rester nous-mêmes.
Pour quelles raisons le public de jazz certes et aussi ceux qui ne connaissent pas Fela devraient se déplacer le 25 ?
Participer à cet hommage à Fela c’est découvrir ou redécouvrir un artiste atypique peut-être le musicien africain le plus influent de notre temps. C’est mieux comprendre et appréhender sa musique et son influence. Enfin, c’est passer un beau moment de célébration et de partage.
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