16e Ivoire Jazz’s night: Jean Ebo dans la peau de Ray Charles

2 ans

Ivoir Jazz’s night, on le rappelle est une trouvaille d’Abijazz, l’association de férus de jazz portés bénévolement par Antoine Tako, Gérard Konan et Marie Hélène Costa.

L’objectif est de hisser la jeune génération de musiciens Jazz d’Eburnie en étoffant leur bagage musical tant théorique que pratique. Alors, ils s’approprient les classiques, les grands noms du Jazz. Wes, Art Barkley, Eubanks, Benson etc. La mayonnaise a pris. Ce week-end, sur scène, Ray Charles…pardon Jean Ebo.

La confusion est heureuse car le jeune ivoirien campe l’émérite pianiste américain. De noir vêtu, de grandes lunettes lui mangent le visage et le protège de la…vue des autres. Après l’installation des invités, Jean Ebo est annoncé par le talentueux Didier Blé. Trois musiciens l’ont précédé: Jean-Marie Sax, Yann Bana à la batterie et le jeune Emmanuel de l’Insaac à la basse.

Quand Jean Ebo arrive sans omettre de balancer la tête, il propose un sourire charitable qui libère sa blanche denture. De peu, on le prendrait pour Jamie Foxx dans le film biographique « Ray ».

Une dizaine de 8 titres dont  » I got a woman » , « Hit the road Jack », « Georgia ». 5 minutes de pause permettent au public rendu interactif d’échanger sur la qualité de bonheur partagé. Jean Ebo est à l’aise dans le registre Soul et Blues pour peu qu’on veuille bien se souvenir que Soul Ayom, (Wognin Pedro) tient à se faire accompagner par lui.

Jean Ebo a commencé la musique en frappant sur le Djembé. Puis, il s’est essayé à la basse avant d’atterrir au piano. Aujourd’hui, c’est un jeune homme d’une polyvalence déconcertante, doté d’un bagage et d’une plastique pianistique intéressants. En deux soirs, il propose deux types de Ray Charles. Presque, car le deuxième night Dr Saddin est à la guitare.

C’est que Jean Ebo aime à s’effacer pour laisser briller les différents artistes qu’il accompagne au piano.Pour lui, l’imprévu et la surprise sont de toute façon, une option intégrée dès le départ. Sociologue de formation, Jean Ebo a confectionné dans la plus grande discrétion, une série de titres en instance d’emplir les oreilles.

Un petit bout est écoutable sur Youtube. Le titre Denyigban par exemple, une sorte d’ode à la mère patrie togolaise. Avec Yann Bana à la batterie, Kpan Joel à la basse, le trio reprend la chanson culte de Bella Bellow, chanteuse togolaise décédée à 27 ans dans la fleur de l’âge et en pleine gloire et qui avait épaté les conditions humaines auditives d’André Malraux au festival des arts nègres en 1966.

La version de Jean Ebo ne tombe pas dans le piège de la reprise instrumentale d’un titre comme le font beaucoup de soi-disant Jazzmen. Mais l’artiste en bon professionnel, se réapproprie la chanson et s’offre le luxe de maints passages vocaux.

On l’a compris, le pianiste combatif sur scène avec ses mimiques faciales, est aussi chanteur. Normal, il est passé aussi par le gospel, le blues, des genres qui valorisent la voix.

 

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