Il est désormais connu cet art dilatoire prompt à non seulement mal poser les problèmes, mais à en reculer et différer les solutions .
L’Afrique parle d’autonomie pour sa monnaie, on lui cite des cas d’échec avec le Cedi, la monnaie ghanéenne ou la monnaie guinéenne. On lui propose l’éco à la place du Cfa. Depuis, plus rien. Elle cherche des chefs d’Etat capables de lui assurer son intégrité territoriale, de bouter hors de ses sols les jihadistes et de ramener la sécurité alimentaire, on l’accuse d’aimer les coup d’Etat. Elle a soif d’autonomie, d’indépendance, on l’infantilise en la réduisant en un continent qui veut changer de maître, qui quitte la France pour la Russie. Le problème est plus complexe.
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Aujourd’hui, foyer naturel de contestation par les 70% qu’ils représentent, les jeunes désormais difficiles à berner, disent non avec des arguments comparatifs offerts généreusement et rapidement par internet et les réseaux sociaux.
Ce qui se joue donc c’est la soif de liberté, d’autonomie, d’indépendance financière. Maintenant. Et le problème n’est point ailleurs. L’Afrique est composée de jeunes décomplexés, entreprenants, traversés par tous les possibles. Et surtout qui trouvent dans l’urgence, le non report des opportunités sa solution à la fuite du temps. Il faut reconsidérer ce qui se joue car 1 jeune sur 3 sera africain en 2050. Et 60% de la population au chômage est composée de jeunes. Un chômeur c’est comme un officier à la retraite, il a toujours beaucoup d’idées. La plus récurrente c’est de vouloir changer les choses. Pas demain. Maintenant.
Pouvoirs Magazine