François Soudan, comme un  «  nouveau chien de garde » ?

2 ans

Il y a quelques années, le journaliste français Serge Halimi publiait un ouvrage, Les Nouveaux chiens de garde. Ce livre qui, entre-temps a été réédité, mérite d’être lu pour ceux qui ne l’ont pas encore fait. Le journaliste y dénonçait « un journalisme de révérence, par des groupes industriels et financiers, par une pensée de marché, par des réseaux de connivence ».

Pour Serge Halimi, le business et l’argent dans le milieu de la « presse » a perverti la plume et le micro de ceux qui sont chargés de mettre l’actualité « en forme » pour nous. « Ces appariteurs de l’ordre sont les nouveaux chiens de garde de notre système économique ».

Ces derniers jours, un article de François Soudan de Jeune Afrique qui a pour titre « Du Mali au Burkina : le sorcier Macron et les petits démons », interroge à la fois sur le style journalistique qui est employé et sur les motivations d’un homme qui se croit encore journaliste, comme au bon vieux temps.

Monsieur Soudan peut ne pas aimer les autorités actuelles du Mali qui, soit dit en passant, ont expulsé en février 2022, Benjamin Roger, l’envoyé spécial de Jeune Afrique au Mali. Mais écrire pour dire ce qu’il a écrit et croire que c’est la meilleure façon de nous aider à comprendre le discours du Premier ministre malien à l’ONU, est un fourvoiement. Car en réalité, personne n’est dupe du choix qu’il opère clairement entre les autorités du Mali et tous ceux qui, comme lui, ne les supportent pas.

Renonçant à demeurer journaliste et devenu un donneur de leçon, François Soudan se doute bien que Abdoulaye Maïga n’est pas seul, puisqu’il aurait des « thuriféraires sur les réseaux sociaux ». C’est le signe que le message est passé ! Et ce ne serait pas tout à fait faux que Maïga ait plus de « thuriféraires » dans toute l’Afrique que Jeune Afrique a de lecteurs en Afrique. Que Maïga ait fait ses études en France, on s’en moque ! Qu’une partie de sa famille y vive, on s’en moque également. Que Maïga n’ait jamais été au front et qu’il ne fasse pas partie de ceux qui ont perpétré le putsch est la dernière des choses que nous voudrions savoir. Par contre, que Maïga dise que la France est dirigée par une junte ; que la France a violé l’espace aérien malien ; que les 46 soldats ivoiriens retenus au Mali sont des mercenaires ; que le troisième mandat ne sera pas possible avec la nouvelle constitution du Mali, etc., intéressent l’Afrique et les Africains ! N’en déplaise à Monsieur Soudan.

Sans aucun doute, François Soudan aurait voulu écrire aussi le discours de Maïga puisqu’il lui indique ce qu’il aurait pu dire pour être crédible et entendu (?). Sans blague, Monsieur Soudan se prend pour un visionnaire. Mais diantre, que reproche-t-il à Maïga lorsque son texte à lui et contre Maïga est tout aussi discourtois et condescendant ? Maïga l’aurait-il inspiré à ce point et entrainé dans les mauvaises manières ? Auquel cas Maïga serait devenu en vérité un inspirateur à prendre plutôt au sérieux.

Pour ceux qui sont attentifs au détail et à qui s’impose un texte qui  suscite de gros soupçons, il ne manquerait plus qu’à se poser une question sans réponse : François Soudan serait-il devenu un « nouveau chien de garde ? ».

GUYZO EPHA

 

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