Moussibahou Mazou (écrivain) : « L’exil est une chance extraordinaire »

2 ans

 Docteur en économie du développement, ancien vice-directeur général du Bureau international de l’Union postale universelle, l’auteur d’ «Omanga l’exil en héritage », est Béninois, Congolais et Suisse. Il a offert un livre (presque) autobiographique digne d’intérêt.

Béninois, Congolais et Suisse, de laquelle des nationalités vous sentez-vous le plus proche ?

Je refuse de répondre à cette question parce qu’on ne peut pas demander à une personne de choisir entre son père et sa mère. Et c’est ce que je ressens. En général, les Africains sont plus proches de leur mère. J’essaie de philosopher, même si je ne suis pas philosophe.

Je me pose la question de savoir si l’exil est, en fin de compte, un avatar ou une ouverture. Il y a une part de souffrance que l’on ne peut pas éviter, bien que l’arrivée se trouve être plus heureuse que le départ.

Est-ce votre cas ?

Je dois le reconnaître.

J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie. J’ai eu une belle carrière tout en ayant commencé de façon chaotique. Je garde toujours en moi cette part de déchirure. C’est pour cela que je peux affirmer, aujourd’hui, que l’on ne guérit jamais d’une déchirure.

Si l’on n’en guérit pas, cicatrise-t-on au moins ?

Sans doute. Certes l’exil représente une déchirure, mais c’est aussi une chance extraordinaire, c’est une responsabilité. Parce que quand on est exilé, on ne peut être qu’ouvert sur le monde. Vous êtes condamné à être ouvert sur le monde parce que vous avez vu tellement de situations que vous relativisez beaucoup. A travers ces voyages, vous vous rendez compte que votre pays n’est finalement qu’une poussière dans le monde.

Vous vous rendez compte que vous n’avez pas de mérite particulier à être né dans un pays ou un autre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire?

Tout a commencé quand je me suis demandé qui je suis véritablement. Parce qu’en définitive, vous êtes de partout et de nulle part quand vous êtes dans ma situation. Pour vous dire vrai, je me suis senti mieux quand j’ai eu fini d’écrire ce livre.

Vous êtes-vous senti guéri ou plutôt convalescent ?

Soulagé est le thème le plus approprié.

 

Pouvoirs-Magazine

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