Paul Monohin Dodod est né en 1956, de Baou Dodo Paul, soldat à la prison civile du Plateau, située à l’époque vers la rue de l’actuelle Assemblée nationale. Sa mère Gnononsea Marie est ménagère. Le père dorlote un peu trop ses enfants qu’il finit par repartir chez des frères et soeurs qui l’en décharge mais aussi où les enfants sont soumis à plus de rigueur. Adiaké, Abengourou, Daloa… Là-bas chez Tiémi Paul, son frère utérin, le jeune homme apprend le bété qu’il parlera correctement et sans accent.
Toujours à Daloa, il s’essaie à des instruments et contacte le virus de la musique. Après le baccalauréat, il poursuit cette passion à l’université à la faculté de droit avec des amis dont Jacques Gnonsaé, Assemian Business, Anges Youdé, Élie Gnazéré qui auront contribué à la création de l’Orchestre de l’université d’Abidjan (Oua) sous la protection de Charles Valy Tuho et Jean Vincent Zinsou. Puis cette passion sera vécue intensément avec Jules Tiburce Koffi à la guitare, et Momo Louis qui assurait les
lignes de basse. Bon compositeur, Paul Dodo convoque les souvenirs d’un père qui éparpillait ses enfants de ville ne ville pour assurer leurs éducations. «mandé Zéa zéa » (J’ai été retardé par quelque chose)« Nou hé zio » (Et l’école est passée , la belle femme est passée). Cette chanson « Zéa zéa » dans laquelle Paul Dodo regrette le regroupement familial, devient un tube en Côte d’Ivoire au point que le jeune étudiant- juriste passe plutôt le concours de l’Éna et ne s’en sort pas plus mal. Officier des douanes.
Il finira le 31 mai 2016, colonel, administrateur des services financiers de classe exceptionnelle des douanes. Sans avoir eu le temps de réaliser son rêve de reprendre à la retraite le micro pour finaliser son album qu’il concoctait dans le secret avec le guitariste gaucher et arrangeur formé chez Woya et résidant à Paris, Freddy Assogba, qui aura formé à son tour Beby Philippe, lequel était prévu sur le coup pour un lifting du père de «Zéa zéa».
Alex Kipré
Pouvoirs-Magazine