Education nationale: le dialogue est-il encore possible avec le ministère ?

1 an

A peine ont-elles débuté, le 14 mars dernier, qu´elles ont été suspendues pour des raisons de commodité du cadre de discussion et du profil peu rassurant, aux yeux des faitières syndicales, du représentant du ministre de l´éducation nationale et de l´alphabétisation (MENA), la tutelle. Les discussions sectorielles, échanges intra-muros pour la résolution substantielle des problèmes du secteur éducation-formation n´ont donc pas eu lieu, comme annoncées, deux semaines plus tôt, au centre national du matériel scientifique, à Cocody, Saint Jean.

Et dans l´état actuel des choses, rien augure une perspective optimiste dans ce jeu de go entre les faitières syndicales tentant désespérément d´accorder leur violon pour éviter les sons discordants dont les membres sont coutumiers et le cabinet du ministre exploitant la moindre virgule des textes pouvant l´aider à ne pas prendre d´engagement financier de peur de fâcher le locataire du palais, particulièrement susceptible devant les revendications à caractère financiers. Le Directeur de cabinet de Mariatou Koné, la ministre de tutelle, n´a d´ailleurs pas manqué de rappeler aux représentants des différentes faitières, au cours d´une rencontre, au cabinet, dans l´après-midi du 4 avril 2023, l´incapacité de son ministère à répondre des 20 points de revendication à caractère financier contenus dans la liste des revendications qui doivent faire l´objet des discussions sectorielles au MENA. Demandant, par la même occasion, le retrait de ces points des discussions. De quoi irriter les faitières dont la Fédération éducation formation de la coalition (FEF-COALITION) de Stéphane Zondé. « Chaque fois que nous nous rencontrons pour débattre des sujets relatifs aux négociations sectorielles au MENA, nos autorités nous font croire que les 20 points parmi lesquels se trouve l´octroi de la prime aux personnels de l´éducation nationale et de l´alphabétisation, relèvent de la fonction publique. » S´est elle indignée dans une déclaration dont nous avons reçu copie, le dimanche 16 avril dernier.

Du dépit et de l´indignation devant ce que le porte-parole Stéphane Zondé et ses camarades de la FEF-COALITION veulent éviter d´appeler la mauvaise foi de la tutelle. En des termes plus clairs, on est loin des prémices de négociations pouvant accoucher de résolutions acceptables pour les deux parties. Etant entendu que les revendications des personnels du secteur éducation-formation ont pour toile de fond la valorisation des différents métiers par l´octroi de primes comme cela a cours dans bien d´autres ministères. Une solution, selon eux, contre la migration des personnels de l´éducation vers d´autres ministères jugés plus juteux, à raison, du reste. Ils n´entendent donc pas reculer sur la question, selon les termes de leur déclaration. « Pour nous, la question de l´octroi des primes à tous les personnels du MENA reste inévitable, inéluctable voire primordiale dans tout débat concernant les discussions sectorielles du MENA. »  Si ce n´est pas un préalable, cela y ressemble… beaucoup.

Il est clair qu´aucune des deux parties (syndicats et ministère) ne veut tirer le premier pour ne pas endosser la responsabilité d´avoir troubler la quiétude du front social. Cependant, au-delà des mots civilisés á l´écran et la Une des journaux, il y a un réel malaise entre les enseignants pris au piège de la trêve sociale et ses effets miroirs et la tutelle qui, réconfortées par les clameurs élogieuses des dernières décisions du pouvoir en faveur de tous les fonctionnaires, ne semble véritablement pas pressée de reprendre langue avec les syndicats.

On n´est certes pas encore dans l´impasse, mais l´ouverture du dialogue souffre de nombreux malentendus. Entretenus.

Emmanuel Fofana

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