Ce qui n’était qu’un murmure discret dans les cercles enseignants a pris une tournure plus officielle.
Stéphane Zondé, Secrétaire Général de la Fédération de l’enseignement, de la formation et de la recherche de Côte d’Ivoire (FEFR-CI), a lancé un appel solennel à l’ensemble du corps enseignant.
Depuis jeudi dernier, tous les acteurs du secteur éducation-formation menacent de se mettre en grève. Invoquant un sentiment de mépris de la part des autorités lors des diverses négociations sectorielles.
À plusieurs reprises, les enseignants ont exprimé la nécessité de percevoir une prime d’incitation, un besoin qu’ils jugent légitime. « Les plus hautes autorités du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Et des autres ministères concernés semblent ignorer l’aspiration profondément légitime des personnels du secteur éducation-formation de Côte d’Ivoire. Il est manifeste que cela fait près de 18 mois que les négociations stagnent dans une impasse soigneusement entretenue. Il est temps d’y mettre fin avec audace et responsabilité », peut-on lire dans un communiqué au ton résolument incisif.
À moins de deux semaines de la rentrée scolaire, les enseignants de Côte d’Ivoire manifestent leur mécontentement.
Ils réclament une prime qui viendrait atténuer les difficultés de leur profession et rendre celle-ci plus attractive. « L’octroi d’une prime d’incitation aux personnels du secteur éducation-formation contribuerait indéniablement à raviver l’intérêt pour l’enseignement. A attirer les jeunes diplômés ivoiriens vers ce noble métier. Et à améliorer par conséquent les résultats scolaires. La performance de notre système éducatif s’en trouverait naturellement accrue. »
Pour Zondé et ses collègues, cette demande est loin d’être utopique. D’autant plus qu’ils estiment que les ressources nécessaires existent sans qu’il soit besoin de grever le budget de l’État. « Il y a déjà une régie au sein du MENA qui centralise et gère les ressources et recettes internes du ministère. Il est donc possible de mobiliser les fonds nécessaires au paiement de la prime d’incitation. En utilisant les recettes provenant des actes tarifiés dans les directions centrales, régionales ou départementales du MENA. Ainsi que des autres ministères employant des personnels enseignants. »
Cet appel au corps enseignant semble être une tentative déterminée de pousser la ministre Mariatou Koné à sortir de l’illusion d’une trêve sociale durable. Il s’agit là d’une condition essentielle pour garantir la sérénité de la prochaine rentrée scolaire.
Par Erick Fofana
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE