Le métal jaune attise les convoitises, et l’Afrique joue sa carte. Le prix de l’or vient d’atteindre un record historique : plus de 4 100 dollars l’once.
Dans ce contexte incertain, le Ghana confirme sa place de leader continental, tandis que la Chine domine le marché mondial.
« Le feu éprouve l’or et l’or éprouve l’homme. » — Chilon de Sparte
Depuis la nuit des temps, l’or symbolise richesse, pouvoir et résilience. En 2025, il reprend une valeur stratégique exceptionnelle, dopée par l’inflation et les tensions géopolitiques.
Le métal jaune s’impose comme le grand gagnant d’une économie mondiale en perte de repères. Sa flambée de plus de 50 % depuis 2024 bouleverse les équilibres et redessine la carte des puissances minières.
Chine, moteur asiatique : la puissance par la production
Avec 380 tonnes extraites, la Chine reste solidement accrochée au sommet. Son avance sur les autres producteurs traduit un modèle industriel intégré, mêlant technologie, capital et contrôle étatique.
L’Indonésie, deuxième pilier asiatique avec 140 tonnes, confirme la vitalité minière de la région. Ensemble, les pays d’Asie produisent 665 tonnes, confortant la domination du continent sur le marché mondial.
Mais la Chine, par sa maîtrise complète de la chaîne de valeur — de l’extraction à la transformation —, garde une longueur d’avance que peu de pays peuvent contester.
Le Ghana, roi africain de l’or : entre gloire et vigilance
Le Ghana reste le numéro un africain, avec 141 tonnes d’or extraites cette année. Il devance le Mali (100 tonnes) et l’Afrique du Sud (99 tonnes).
Ce leadership illustre la capacité du pays à attirer les investisseurs tout en renforçant la gouvernance minière. Cependant, la dépendance à la rente aurifère pose la question de la durabilité.
L’Afrique, forte de 1 010 tonnes produites, surpasse désormais toutes les autres régions. Un record qui témoigne de la richesse du sous-sol africain, mais aussi de la nécessité d’en maîtriser les retombées.
Car au-delà des chiffres, la vraie bataille se joue sur la transformation locale et la création de valeur ajoutée sur le continent.
Russie et Australie : l’avantage des grands espaces
La Russie, avec 330 tonnes, et l’Australie, avec 284 tonnes, complètent le trio de tête mondial. Leur force : l’immensité de leurs territoires et la profondeur de leurs gisements.
L’Ouzbékistan, acteur discret mais constant, contribue avec 129 tonnes, renforçant la puissance minière de la région eurasiatique, qui atteint 584 tonnes au total.
Ces pays démontrent que la géographie, alliée à la technologie, demeure un facteur clé pour exploiter durablement les ressources naturelles.
Or africain : un levier de souveraineté économique
Le Ghana prouve qu’une stratégie nationale fondée sur la transparence et la redistribution peut transformer l’or en moteur de développement. Mais le défi reste immense pour le continent.
Transformer localement, financer l’éducation, renforcer la traçabilité : voilà les chantiers à poursuivre pour que l’or ne brille pas qu’à l’exportation, mais aussi dans les vies africaines.
L’avenir de l’or africain ne se jouera pas seulement dans les mines, mais dans la capacité des nations à en faire un instrument de prospérité partagée.
En résumé :
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Chine : 380 tonnes, leader mondial incontesté.
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Russie et Australie : respectivement 330 et 284 tonnes, grâce à leurs vastes territoires.
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Ghana : 141 tonnes, premier producteur africain.
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Afrique : 1 010 tonnes au total, signe d’un potentiel continental exceptionnel.
« Apprendre, c’est déposer de l’or dans la banque de son esprit. » — Shad Helmstetter
L’Afrique, riche de son sol et de son savoir-faire, détient une chance historique : transformer son or en intelligence économique durable.
Camus BOMISSO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
