Me Habiba Touré : “le 25 octobre, tout ne fait que commencer”

3 semaines

Face à la répression des manifestations et à la dérive autoritaire du pouvoir, l’avocate Me Habiba Touré appelle à la résistance citoyenne.


Pour elle, défendre la Constitution et les droits fondamentaux n’est pas un délit, mais un devoir envers la Côte d’Ivoire.

« La loi s’applique pour tous. Ce n’est pas je l’applique quand cela m’arrange. Ils savent très bien que la Constitution garantit un certain nombre de droits. »

Me Habiba Touré dénonce avec fermeté les atteintes répétées aux libertés publiques. Et la criminalisation du droit de manifester en Côte d’Ivoire.

« Je peux manifester. Quand je manifeste, ce n’est pas un coup d’État. C’est l’expression d’un droit constitutionnel. »

Elle rejette l’idée qu’on assimile l’expression du désaccord à une menace contre le pouvoir en place.

« Je ne suis pas d’accord avec le fait que vous piétiniez la Constitution. Je ne suis pas d’accord avec le fait que vous empêchiez les citoyens de marcher et que vous puissiez tuer des civils simplement parce que vous détenez la force. »

L’avocate rappelle un propos de l’ancien président Laurent Gbagbo :

« Tu ne peux pas être fort tout le temps. Tôt ou tard, tu seras moins fort. Et que se passera-t-il à ce moment-là ? »

Pour Me Traoré, le régime actuel est désormais prisonnier de ses propres peurs.

« Ils ont peur de perdre le pouvoir, peur de la vérité, peur du peuple. Mais nous devons continuer de résister. »

Elle affirme que la date du 25 octobre ne marque pas la fin d’un combat politique, mais plutôt le début d’une longue bataille démocratique.

« Tout ne fait que commencer. Ce qui se joue aujourd’hui, c’est la survie de la Côte d’Ivoire. »

Selon elle, la nation ne peut plus accepter d’être confisquée par « des gens qui ne représentent plus grand-chose » et qui se font des lois qu’ils ne respectent pas eux-mêmes.

« On ne peut rien obtenir sans combat. Mais ce combat n’est pas seulement celui du président Gbagbo. C’est une nécessité nationale qui profitera à tous les Ivoiriens. »

Me Habiba Traoré conclut en soulignant l’ironie de l’histoire politique du pays :

« Le régime actuel devrait dire merci au président Gbagbo, grâce à qui nous avons aujourd’hui le multipartisme et la liberté d’expression.»

MARIE GNIALET

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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