Dividendes aristocrates : des piliers de stabilité face aux turbulences des marchés ?

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Malgré l’incertitude économique, certaines entreprises versent des dividendes croissants depuis 25 ans. Sont-elles les véritables rois du rendement ?

Cet article explore le concept de dividende aristocrate, son importance, sa résilience, et les rendements observés dans les pays de l’OCDE.

« Il n’y a pas de corrélation entre les dividendes et la performance d’une action. »
William O’Neil

Aucun dividende n’est jamais garanti. Une entreprise peut le réduire ou le supprimer, même si elle est historiquement stable.

Cela s’est produit pendant la crise financière de 2008 et lors de la pandémie mondiale de 2020.

Les banques européennes avaient alors dû suspendre leurs dividendes sous la pression des régulateurs et des contraintes financières.

« Les deux plus grands ennemis de l’investisseur sont les frais et les émotions. »John C. Bogle

Qu’est-ce qu’un dividende aristocrate ? Pourquoi est-ce si spécial ?

Une entreprise ayant augmenté ses dividendes pendant 25 années consécutives verse un dividende aristocrate.

Ces entreprises font partie du S&P 500, ont une capitalisation suffisante et une liquidité conforme aux normes de l’indice.

Les investisseurs apprécient leur régularité et leur capacité à maintenir les dividendes, même en période de crise économique.

Un dividende est un versement fait aux actionnaires, conditionné par les bénéfices, mais jamais garanti.

En période difficile, certaines entreprises suspendent totalement leurs versements, affectant les revenus des actionnaires.

Les aristocrates du dividende, au contraire, continuent à augmenter leurs paiements même en temps de récession.

Les entreprises qui maintiennent cette régularité pendant 50 ans sont appelées « rois du dividende » (Dividend Kings).

Cette capacité à verser et augmenter les dividendes prouve une solidité financière durable et une gouvernance disciplinée.

Les aristocrates du dividende : les rois du retour ?

Longtemps jugées conservatrices, ces actions à dividende croissant sont redevenues populaires face aux marchés instables.

Elles offrent un revenu régulier et résilient, contrairement aux valeurs technologiques souvent plus volatiles et imprévisibles.

Aux États-Unis, Johnson & Johnson et Procter & Gamble surpassent le S&P 500 en période de recul des marchés.

En Suisse, Nestlé augmente ses dividendes chaque année, en francs suisses et en dollars américains, depuis plus de 20 ans.

En Australie, les banques et sociétés minières versent des dividendes élevés, souvent supérieurs à 6 %.

Leur performance repose sur des ressources naturelles abondantes et un encadrement réglementaire solide.

Fait remarquable : depuis 1972, les Dividend Aristocrats ont mieux résisté que le S&P 500 lors des périodes de baisse.

Leur rendement a été supérieur d’environ 25 % dans les phases de repli du marché.

Que disent les statistiques dans l’OCDE ? (2023-2024)

Selon les données de l’OCDE et du MSCI, les rendements moyens des dividendes varient fortement selon les pays.

Voici quelques exemples :

  • Australie : 5,6 %

  • Singapour : 5,0 %

  • Royaume-Uni : 4,2 %

  • États-Unis : 3,1 %

  • Allemagne : 2,2 %

  • Japon : 1,6 %

Les pays anglo-saxons affichent souvent des rendements plus élevés, liés à une culture financière plus favorable aux actionnaires.

En Europe continentale et au Japon, les dividendes sont plus prudents et sensibles aux cycles économiques.

À retenir :

  • Les aristocrates du dividende versent des dividendes croissants depuis au moins 25 ans.

  • Ce sont souvent des entreprises matures, solides et disciplinées sur le plan financier.

  • En période de crise, elles offrent stabilité, rendement régulier et meilleure résilience que la moyenne du marché.

  • L’Australie et le Royaume-Uni figurent parmi les pays à fort rendement de dividendes.

  • Le dividende n’est jamais garanti, mais certains groupes ont fait de sa croissance une priorité stratégique.

Camus BOMISSO

photo:dr

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