Loin des tours sans âme et des plans copiés, Kadidja Duparc redéfinit l’architecture comme un acte d’écoute et de lien.
À la tête de SKY Architectes, elle bâtit des lieux qui soignent, des espaces qui parlent, des formes qui respectent l’humain, la terre et le futur. Portrait d’une créatrice de villes vivantes et d’utopies ancrées.
Elle ne reproduit aucun modèle étranger, elle redessine les lieux de vie avec des idées nées d’une mémoire enracinée et vive.
Kadidja Duparc trace des lignes dans les villes comme d’autres écrivent des poèmes, avec précision, intuition et sens profond.
Chez elle, l’architecture devient un langage fluide, un art vivant, une manière d’aimer le monde sans le défigurer.
Elle refuse les espaces froids et les plans sans âme ; elle invente des formes habitées par l’humain et l’essentiel.
Son bureau, SKY Architectes, fonctionne comme une ruche : les idées y circulent, s’entrechoquent, nourrissent des projets ouverts et audacieux.
Elle réunit des ingénieurs, des artistes, des sociologues, des rêveurs – et bâtit des équipes aussi solides que ses fondations.
Du béton au bambou, du croquis au chantier, elle lie le durable à l’invisible, le technique au sensible, sans rupture.
Elle transforme la ville comme on soigne une plaie : lentement, avec soin, en regardant d’abord ce qui a été blessé.
Elle voit les quartiers populaires comme des forces de vie, pas comme des problèmes ; elle y injecte beauté, écoute, dignité.
Sous ses doigts, les matériaux deviennent mémoires ; les murs racontent des gestes, des traditions, des usages souvent ignorés des urbanistes classiques.
Kadidja agit, parle, dessine, construit.
Elle fait de chaque projet un manifeste contre l’oubli, l’inhumain et l’uniformisation globale.
A étudié en France, mais appris ici : dans la poussière des chantiers, les marchés animés, les silences des villages.
Elle manie le béton comme un artisan, pas comme un spéculateur ; elle respecte le sol et ceux qui l’habitent.
Quand elle rêve une école, elle pense à la lumière, au vent, aux enfants fatigués qui doivent pouvoir respirer l’espace.
SKY Architectes bâtit peu, mais juste ; pas des immeubles vides de sens, mais des lieux pleins de promesses et d’ancrage.
Kadidja a lancé SKYECOLAB, un laboratoire d’urbanisme africain, mêlant écoresponsabilité, génie local et poésie des formes usuelles.
Duparc transforme les faiblesses en ressources : là où l’on voit des ghettos, elle lit des trames sociales prêtes à renaître.
préside Empow’Her Côte d’Ivoire, mobilise les femmes, libère les paroles, fait circuler les outils vers celles que l’on oublie.
Elle dénonce le silence des États, appelle les architectes à parler, à agir, à concevoir pour tous, sans exclusion planifiée.
Elle pense que chaque maison dessinée transforme aussi le destin de celles et ceux qui y vivront demain, différemment.
Kadidja ne construit pas pour imposer, mais pour écouter ; elle bâtit pour révéler, pas pour dominer l’espace ou les gens.
Ses œuvres refusent le spectaculaire, préfèrent le discret, le juste, le généreux, le fonctionnel habité par une âme africaine.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE