L’éditorialiste Ferro Bally propose une lecture autre de la fin de ce 2e congrès du Rhdp qu’il décortique avec précision
La perte du pouvoir hante tous les esprits pour devenir une obsession.
Le 17 juin 2025, le quotidien L’essor se montrait alarmiste. « Le ‘non’ d’Alassane Ouattara (à un 4è mandat) risque d’entraîner plus de 200.000 morts (au 2è congrès ordinaire). »
Et voilà qu’après Patrick-Jerôme Achi, président de ce congrès, qui a supplié, presqu’en larmes, le chef de l’État de rempiler, le journal Le Patriote, porte-voix officiel du parti, épouse la voix(e) du « Sabary ». « Ne nous abandonnez pas, » affiche-t-il, ce 23 juin 2025, pour implorer.
L’heure est grave. Non seulement Ouattara n’a pas préparé sa succession afin de rester l’alpha et l’omega, mais tous ou presque au sein du RHDP ont la certitude qu’aucun parmi eux n’a l’aura et le charisme du « chef incontesté ».
Pour empêcher la perspective tant redoutée d’une alternance.
Or, dans la Case, les militants se rappellent la sévère mise en garde de feu Amadou Soumahoro, alors président du directoire du RHDP, le 7 juillet 2016: « Ne perdons pas ce pouvoir; que Dieu nous en garde. Si ceux-là reviennent au pouvoir, nous faisons nos valises pour l’exil avec nos femmes et nos petits-enfants. Jouons avec tout; ne jouons pas avec la perte du pouvoir. »
C’est un mot d’ordre, qui traduit la peur bleue de la chute du régime Ouattara, tant les intérêts, la fin de l’immunité et les privilèges sont en jeu.
Il n’est, par conséquent, pas tombé dans des oreilles de sourd. Il est suivi par des actes, dont les persécutions et harcèlements des militants de l’opposition, l’emprisonnement de Monsieur Joël N’Guessan Kouadio, le frondeur interne au RHDP. Et les artifices juridiques pour barrer la route aux potentiels candidats.
Et, dans un théâtre d’ombres, le tour se joue.
F. M. Bally
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE