Ce 17 juin, l’artiste ivoirienne Dobet Gnahoré célèbre ses 43 ans. Chanteuse, danseuse, auteure, mère de deux enfants, elle incarne une figure incontournable de la musique africaine contemporaine.
Issue d’une lignée de percussionnistes, fille du maître Boni Gnahoré, Dobet ne pouvait que naître au rythme des tambours. Et du souffle ancestral.
C’est au sein du groupe Ano Neko (Créons ensemble) qu’elle commence à tracer, très jeune, une route singulière et audacieuse.
Très vite, la scène ivoirienne devient trop étroite pour contenir sa voix, sa gestuelle, et sa vision musicale sans frontières.
Adoptée par le label belge Contre-Jour, elle enregistre quatre albums entre 2004 et 2014, et sillonne les scènes du monde entier.
Nous l’avons vue en 2010, à Sainte-Lucie, où elle enflamma la plage de Laborie d’un concert inoubliable de ferveur et d’énergie.
Cette performance, alliant intensité vocale et danse incandescente, marqua un tournant pour beaucoup dans la perception de son art.
En 2018, changement de cap.
Miziki, produit par Nicolas Repac, dévoile une Dobet plus introspective, plus électronique, mais toujours profondément enracinée.
Son timbre se mêle aux textures down-tempo, et soudain, une autre Dobet émerge : plus posée, mais toujours imprévisible et libre.
À ses côtés, des fidèles comme Colin Laroche de Féline, ou Lansiné Kouyaté au balafon, nourrissent un dialogue musical transgénérationnel.
Aujourd’hui, Dobet est une artiste accomplie, mère attentionnée, militante douce, mais ferme, engagée pour une Afrique digne et vivante.
Elle n’a jamais cessé de danser, même quand les sons changeaient, même quand les vents tournaient : elle crée, elle avance, elle rayonne.
Joyeux anniversaire, Valérie. Merci pour la lumière que tu diffuses, pour ta voix, ton feu, ta grâce. Et pour ne jamais t’arrêter.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
