Présidentielle ivoirienne 2025: 55756345000FCfa payés cash

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Pour la présidentielle d’octobre 2025, l’État ivoirien renonce aux financements extérieurs et choisit de tout prendre en charge seul.

Cette année, pas de partenaire financier, pas de prêt multilatéral, ni de coopération bilatérale pour soutenir l’organisation de l’élection présidentielle.
Le gouvernement ivoirien affirme qu’il assumera entièrement la logistique, les dépenses et les obligations liées au scrutin prévu pour octobre prochain.
Le chiffre annoncé est net : 85 millions d’euros, puisés directement dans le budget national, sans recours aux aides habituelles extérieures.
Cette décision rompt avec la tradition ivoirienne récente, où les bailleurs de fonds contribuaient aux scrutins pour garantir transparence et neutralité.
L’enveloppe, selon les autorités, financera entre autres la révision des listes, l’achat d’équipements, et la formation du personnel électoral déployé.
Pour le gouvernement, cette autonomie revendiquée est un symbole de maturité démocratique, mais l’opposition y voit une manœuvre risquée.
Certaines voix dénoncent un affranchissement délibéré des regards internationaux, réduisant ainsi la pression extérieure sur le processus électoral sensible.
Le budget représente environ 0,4 % des dépenses publiques totales prévues pour l’année, un effort budgétaire inédit dans ce contexte.


Les autorités insistent : la souveraineté politique passe aussi par la souveraineté financière, surtout dans les processus électoraux nationaux cruciaux.


« Nous avons les ressources et les capacités pour organiser nos élections sans dépendre d’aucune puissance étrangère », martèle le gouvernement.
Mais cette posture provoque l’inquiétude des partis d’opposition, qui redoutent une absence de garde-fous et de contrepoids internationaux.
Ils pointent du doigt une possible concentration des leviers de contrôle entre les mains d’un exécutif devenu juge et partie.
Des organisations de la société civile s’interrogent également sur la répartition des fonds et l’indépendance réelle de l’organe électoral.
Le climat politique reste tendu, marqué par une méfiance persistante entre majorité présidentielle et oppositions en quête de garanties solides.
Plusieurs analystes soulignent que l’autofinancement des scrutins peut favoriser la maîtrise totale de leur conduite par le pouvoir en place.
Cependant, d’autres y voient une affirmation de souveraineté, un refus des influences extérieures souvent conditionnées à des agendas politiques.
La Commission électorale indépendante se veut rassurante, affirmant son engagement pour la transparence malgré le financement entièrement étatique.
Reste à savoir si les citoyens percevront ce choix comme une avancée démocratique ou un recul sous couverture de souveraineté.
L’enjeu est lourd : dans 4 mois, le pays devra prouver que démocratie peut rimer avec autonomie et non avec isolement.

ALEX KIPRE

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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