Il a gardé les buts comme on garde un secret. Aujourd’hui, c’est à son tour de recevoir les honneurs.
En ce 15 juin, le ballon ne roule pas : il s’incline devant un nom devenu synonyme de résistance et d’excellence.
Alain Gouaméné, né à Gagnoa en 1966, n’a pas seulement défendu des cages, il a défendu toute une génération d’espoirs.
Il a arrêté des tirs, mais jamais de rêver, gravissant les marches du football africain avec calme, courage et constance.
Du sol d’Abidjan aux pelouses marocaines, il a inscrit son nom dans la légende sans jamais hurler, mais toujours briller.
À Casablanca, il devient muraille, au Toulouse FC il s’affirme, mais c’est en 1992 qu’il grave l’histoire avec panache.
Cette année-là, il arrête plus que des penalties : il offre à la Côte d’Ivoire sa première étoile continentale inoubliable.
Sept participations à la Coupe d’Afrique : aucun autre Éléphant n’a gardé aussi longtemps la flamme vive de la sélection.
Formé à l’Africa Sports, honoré à l’ASEC, respecté partout, il a traversé les clubs comme on traverse un long roman.
Gouaméné, c’est une école de sérénité, un maître de la ligne blanche, une mémoire vivante de notre football continental.
Aujourd’hui entraîneur, il transmet ce que d’autres lui ont confié : discipline, lucidité, lecture du jeu, humilité dans la victoire.
Il est père, formateur, légende et guide, discret mais solide, comme tous ceux qui ont porté haut nos couleurs dans l’ombre.
Dans ses gants, il y avait des arrêts magiques ; dans sa tête, il y a toujours des plans pour demain.
De son parcours, on tire une leçon : la gloire ne fait pas de bruit, elle avance lentement, sûrement, profondément.
Ce 15 juin, c’est donc tout un peuple qui dit merci à celui qui protégea nos filets comme un rempart.
Joyeux anniversaire, Alain Gouaméné, gardien des buts et des mémoires, figure silencieuse d’un football qui respire encore à ton nom.
DESIRE THEA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE