Dans une sortie sans filtre, le cadre du PDCI pointe une stratégie politique visant à exclure son candidat, Tidjane Thiam, de la course présidentielle.
Entre instrumentalisation de la justice, accusations sélectives et intimidations ciblées, Bredoumy accuse un système de vouloir museler l’opposition par tous les moyens. Et appelle au dialogue pour briser ce qu’il considère comme un cycle d’autocratie.
Interrogé sur l’actualité politique autour de la Commission électorale indépendante et des potentielles candidatures à la présidentielle de 2025, Bredoumy Soumaïla, vice-président du PDCI-RDA, n’a pas caché ses inquiétudes.
« Notre préoccupation principale aujourd’hui, c’est l’inscription du nom de Tidjane Thiam sur la liste électorale », a-t-il affirmé.
Pour le cadre du plus vieux parti politique ivoirien, certaines démarches en cours rappellent, selon lui, une mécanique bien connue. Celle de l’exclusion politique.
« On a vu ce scénario se répéter. Pour Gbagbo, Blé Goudé, Guillaume Soro… Une raison a toujours été trouvée pour les empêcher d’être candidats ». A-t-il expliqué, pointant du doigt une « stratégie classique » selon laquelle des plaintes sont d’abord déposées par des membres supposés du même camp. Puis retirées. Pendant que d’autres relais prennent le relais de l’accusation.
« Un climat d’autocratie »
Bredoumy va plus loin, en évoquant un contexte qu’il juge inquiétant.
« Dans une autocratie, on trouve toujours une raison pour museler. On muselle la jeunesse quand elle est utile. On crée des barrières quand un leader rassemble. »
Interrogé sur la situation actuelle de Tidjane Thiam, il y voit une volonté de reproduire ce qu’il qualifie de « méthode d’écartement politique ». Il affirme :
« On vient de trouver une raison pour tenter de bloquer le président Thiam. Demain, ce sera peut-être moi. »
« Le dialogue est nécessaire »
Malgré ce qu’il considère comme une offensive politique injuste, Bredoumy reste ferme sur la ligne du parti :
« Nous allons continuer le combat, quels que soient les arguments avancés. Nous croyons à la justice, mais aussi au dialogue. »
Il conclut avec un appel à la concertation :
« Nous appelons au dialogue. Si demain nous avons le pouvoir, tous seront amnistiés. Chacun viendra librement participer à la reconstruction du pays. »
Un message qui intervient dans un contexte pré-électoral tendu. Où les débats sur la CEI, l’éligibilité et la légitimité restent au cœur des préoccupations politiques en Côte d’Ivoire.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
