Aux alentours de trois heures du matin, un homme circule discrètement dans les ruelles désertes du quartier Assoko, à Abobo.
Les rues sont calmes, mais lui cherche autre chose que le sommeil : un camion mal garé attire son attention immédiate.
Armé d’outils discrets, l’individu entreprend de démonter une pièce volumineuse, sous le châssis d’un poids lourd que l’on a stationné.
Il s’agit d’un vérin hydraulique, équipement précieux sur le marché noir. Notamment pour son utilité dans les véhicules bennes.
Des policiers en ronde nocturne remarquent des gestes suspects derrière le véhicule et s’approchent pour examiner la situation de plus près.
Ils entendent des bruits de métal, ce qui confirme une activité anormale. On surprend l’homme, mais ce dernier tente une fuite immédiate.
Portant le vérin de 25 kilos, il s’enfonce dans un réseau de sentiers étroits, pensant échapper aux forces de l’ordre.
Malgré le poids et l’épuisement, il continue de courir, refusant de laisser tomber l’objet qui l’a trahi.
Les policiers, mieux préparés, parviennent à le cerner et le capturent sans qu’il puisse se débarrasser de la preuve accablante.
Identifié comme D.A., âgé de 44 ans, il admet rapidement être impliqué dans des vols répétés de pièces mécaniques lourdes.
Son mode opératoire : intervenir tard dans la nuit, cibler les camions isolés et revendre les pièces à des receleurs.
Il était déjà surveillé par la police, son nom revenant fréquemment dans plusieurs enquêtes ouvertes pour vols similaires.
Cette nuit-là, son plan échoue. Son expertise n’a pas suffi à échapper à la vigilance de la patrouille locale.
Présenté à la justice, il devra désormais répondre de ses actes devant le tribunal. La mécanique illégale s’est arrêtée net.
JULIEN BOUABRE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
