Une miss et les Bongo : au cœur d’un scandale de 55 milliards de francs Cfa

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Elle était Miss France. Ils étaient les enfants du pouvoir. Aujourd’hui, Sonia Rolland et les héritiers Bongo partagent une même tourmente judiciaire.

Après quinze ans d’enquête, la justice française boucle enfin le dossier explosif des biens mal acquis de la famille Bongo.

Vingt-quatre mis en examen, parmi lesquels onze enfants d’Omar Bongo, la BNP Paribas, un notaire, un avocat… et Sonia Rolland.

Le cœur du scandale : un empire immobilier en France, estimé à 85 millions d’euros, acquis via des fonds publics gabonais détournés.

Parmi ces biens, un appartement parisien attribué à Sonia Rolland par Édith Bongo. Elle est poursuivie pour recel.

L’ex-reine de beauté assure n’avoir jamais questionné l’origine du bien. La justice, elle, ne l’entend pas ainsi.

La banque BNP Paribas est quant à elle accusée d’avoir facilité des flux suspects de 35 millions d’euros.

Le nom d’Ali Bongo, président déchu, plane sur le dossier. Non poursuivi, mais mentionné à plusieurs reprises dans l’enquête.

Ses anciens privilèges de chef d’État l’ont protégé jusqu’ici. Le changement de régime pourrait rouvrir le champ des poursuites.

Des villas, des résidences, des appartements saisis. À Paris, en Provence, sur la Côte d’Azur. Le luxe comme signature.

Mais au-delà des paillettes et du marbre, cette affaire dévoile des années de complaisances entre l’État français et ses anciennes colonies.

Le Parquet national financier doit maintenant décider : classement sans suite ou procès historique ?

Si procès il y a, ce sera un moment fort de vérité. Un face-à-face entre argent détourné, impunité et célébrité.

Pour Sonia Rolland, le choc est autant judiciaire que médiatique. Icône d’une France métissée, célébrée pour sa grâce et son engagement, elle se retrouve aujourd’hui projetée dans une affaire d’État à dimension africaine. Ce virage inattendu interroge sur les zones grises entre notoriété, influence et naïveté — et sur la facilité avec laquelle certains cercles du pouvoir peuvent offrir, et recevoir, sans poser de questions.

MARIE GNIALET

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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