Qu’est-ce que l’économie souterraine et comment a-t-elle évolué ?

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L’économie souterraine désigne les activités non déclarées, échappant à la fiscalité, aux régulations, et à l’observation des autorités publiques.


Elle regroupe à la fois des pratiques illégales (trafic, corruption) et des échanges tolérés (travail au noir, ventes informelles).
De telles activités ne figurent pas dans les statistiques officielles, ce qui rend leur mesure imprécise mais essentielle pour l’analyse.
Elles sont souvent invisibles, car volontairement dissimulées pour éviter impôts, cotisations sociales ou obligations administratives classiques.
En 2000, l’économie souterraine représentait 17,7 % du PIB mondial ; en 2023, elle est descendue à 11,8 %.
Les pays à faible revenu affichent des niveaux bien supérieurs : 42,4 % en moyenne, contre seulement 5,9 % dans les pays riches.
Les Émirats arabes unis détiennent le taux le plus bas, grâce à leur administration efficace et un système fiscal très favorable.

Classement mondial : les 25 pays les plus touchés par l’économie souterraine

En tête, la Sierra Leone affiche un taux record : 64,5 % de son PIB est issu d’activités économiques souterraines.
Suivent de près le Niger (56,3 %), puis le Népal, où 85 % de la main-d’œuvre travaille dans l’informel.
L’Éthiopie, le Burundi, le Mali et la Tanzanie figurent aussi dans les dix premières positions du classement mondial.
Dans ces pays, des millions d’agriculteurs, vendeurs de rue ou artisans exercent sans protection sociale ni enregistrement formel.
Le poids du secteur informel reflète souvent un secteur formel faible, des contraintes administratives et une fiscalité jugée oppressante.
La République démocratique du Congo se démarque également par une économie souterraine vaste et un fort taux de criminalité organisée.
Aux États-Unis, malgré une part réduite (5 % du PIB), l’économie souterraine représente environ 1 400 milliards de dollars annuels.
Cela en fait l’une des économies informelles les plus volumineuses au monde en termes absolus, mais pas en proportion relative.

Quels sont les effets nocifs d’une économie souterraine importante ?

L’économie souterraine prive l’État de ressources : les impôts non collectés affaiblissent les services publics et les infrastructures nationales.
Les entreprises informelles évoluent sans soutien financier, ni accès aux crédits ni aux subventions destinées au secteur structuré.
Ce manque de reconnaissance freine leur productivité et limite l’essor technologique, les innovations et l’investissement à long terme.
Les travailleurs informels sont exposés à l’exploitation, n’ayant ni couverture sociale, ni normes de sécurité, ni droits syndicaux.
L’absence de réglementation fausse la concurrence : les entreprises formelles supportent des charges que d’autres contournent illégalement.
Les indicateurs économiques

CAMUS BOMISSO

photo:dr

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