Depuis 2009, les groupes djihadistes au Nigeria, tels que Boko Haram, ont intensifié leur présence en ligne, notamment sur TikTok, pour diffuser leur idéologie et recruter de nouveaux membres.
Ces groupes exploitent la plateforme pour partager des vidéos en direct, souvent en haoussa. Montrant des armes, des billets et des discours violents. Dans un style rappelant les messages de l’ancien leader de Boko Haram, Abubakar Shekau. Cette évolution numérique représente une adaptation stratégique face aux efforts de modération sur d’autres plateformes comme Telegram et WhatsApp.
Les vidéos en direct permettent aux djihadistes d’interagir directement avec leur audience. De justifier leurs actions violentes et de menacer ceux qui les critiquent.
Par exemple, un analyste en sécurité, Bulama Bukarti, a été personnellement menacé dans une vidéo TikTok.
Après avoir dénoncé la propagande du groupe.
Cette utilisation des « cadeaux numériques » sur TikTok, qui peuvent être convertis en argent réel, est également un moyen de financement pour ces groupes.
Malgré les efforts de TikTok pour supprimer les contenus extrémistes, la plateforme fait face à des défis. En raison de la diversité linguistique et culturelle. Les vidéos en haoussa, parfois sans armes visibles, échappent souvent aux systèmes de modération automatisés. Cela permet aux groupes djihadistes de continuer à diffuser leur propagande et à recruter de nouveaux membres.
Cette situation souligne la nécessité d’une collaboration renforcée entre les gouvernements, les entreprises technologiques et les organisations de la société civile. Pour contrer l’utilisation abusive des plateformes numériques par les groupes extrémistes. Des initiatives comme Tech Against Terrorism, soutenues par l’ONU, visent à améliorer la détection et la suppression des contenus extrémistes en ligne.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE