IJN. Israël Boka rend hommage à Steve Gadd : « Tout batteur de jazz porte un peu de lui »

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À l’occasion d’un concert hommage à Steve Gadd, figure majeure de la batterie jazz, prévu le 30 mai à l’Institut Français de Côte d’Ivoire, Israël Boka se livre sur l’influence déterminante de ce musicien légendaire dans son parcours. Entre souvenirs intimes, admiration musicale et volonté de transmission, le batteur ivoirien nous raconte pourquoi Gadd représente bien plus qu’un modèle : un maître d’élégance rythmique, une école à lui seul.

Comment est née l’idée de rendre hommage à Steve Gadd ?

Abijazz rend hommage chaque mois aux grands noms du jazz. Cette fois, j’ai pensé à Steve Gadd. Il s’impose naturellement, tant pour ce qu’il représente dans l’histoire de la batterie que pour ce qu’il incarne encore aujourd’hui sur les scènes du monde.

Pourquoi Steve Gadd est-il une figure si marquante pour vous personnellement ?

C’est l’une des figures vivantes les plus emblématiques de la batterie. Ce qui me touche, c’est sa finesse de jeu, sa capacité à traverser les époques sans jamais perdre son identité. Il a cette élégance rythmique que peu maîtrisent.

Qu’est-ce qui vous impressionne le plus dans sa manière de jouer ?

Sa musicalité. Sa simplicité. Et surtout, cette finesse dans le geste qui transforme chaque frappe en émotion. C’est un batteur qui écoute, qui laisse respirer la musique. C’est ce que je cherche aussi dans mon propre jeu.

Comment se déroulera la soirée d’hommage ?

On sera entre amis musiciens, dans un esprit de partage. L’idée, c’est de revisiter quelques morceaux emblématiques de Steve Gadd, de faire entendre son influence, tout en apportant notre sensibilité à nous.

Pouvez-vous citer certaines pièces que vous allez interpréter ?

Je préfère garder un peu de surprise, mais ce seront des morceaux qui mettent en lumière ce que Steve Gadd a apporté à la batterie moderne : groove, subtilité et énergie.

Avez-vous un souvenir marquant lié à Steve Gadd ?

Oui. Quand j’étais adolescent, j’avais découpé une photo de lui dans un magazine, sans même savoir qui c’était. Je l’avais accrochée au-dessus de mon pad d’entraînement. Ce qui m’avait frappé, c’était sa posture, son regard, cette chevelure blanche. Il avait l’air d’un sage. Plus tard, j’ai compris pourquoi cette image m’avait marqué.

Quels musiciens seront à vos côtés pour ce concert ?

Je serai entouré de musiciens proches, passionnés de jazz, tous profondément inspirés, à leur manière, par Steve Gadd. Ce sera un moment de communion musicale.

Qu’aimeriez-vous transmettre au public ivoirien à travers cet hommage ?

Ma passion pour Steve Gadd, bien sûr. Mais au-delà de cela, j’aimerais que le public découvre ou redécouvre un artiste qui a influencé des générations entières. Si ne serait-ce qu’une personne repart avec l’envie d’écouter Gadd, alors j’aurai réussi.

Pensez-vous que la jeune génération de batteurs en Côte d’Ivoire connaît bien Steve Gadd ?

Pas suffisamment, je pense. Ceux qui s’intéressent vraiment au jazz le connaissent, bien sûr. Mais Steve Gadd mérite d’être davantage connu ici, parce qu’il a marqué la batterie au-delà même du jazz.

En quoi cet hommage est-il aussi un acte de transmission ?

Parce que tout batteur de jazz porte un peu de Steve Gadd en lui. Même sans le savoir. Son style a influencé tous les batteurs modernes, directement ou indirectement. Lui rendre hommage, c’est reconnaître cette filiation, et inviter les jeunes à s’inscrire dans cette histoire vivante.

Interview réalisée par

AK

photos: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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