8 mai: Guillaume Soro, 53 ans d’un parcours complexe et tumultueux

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En ce 8 mai 2025, nous saluons l’anniversaire de Guillaume Kigbafori Soro, qui célèbre aujourd’hui ses 53 ans.

Né le 8 mai 1972, l’ancien Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire demeure l’un des personnages les plus singuliers, controversés et influents de la vie politique ivoirienne contemporaine.

Ancien chef de la rébellion des Forces nouvelles, artisan de la transition post-crise dans les années 2000, figure centrale du régime Ouattara avant la rupture, Guillaume Soro a toujours su s’imposer dans les moments charnières de l’histoire nationale, souvent là où d’autres reculaient. Son parcours est celui d’un homme de pouvoir, d’un stratège audacieux, mais aussi d’un personnage dont l’inconstance politique, les retournements spectaculaires et l’ambiguïté permanente ont souvent brouillé les lignes.

Depuis son exil entamé en décembre 2019, son nom reste associé à une opposition farouche contre le régime actuel, qu’il accuse de dérive autoritaire. Malgré une rupture manifeste avec Alassane Ouattara — son ancien allié devenu son principal opposant — Guillaume Soro n’a jamais cessé de réclamer sa place dans l’arène politique, à travers appels, vidéos, lettres ouvertes et déclarations depuis l’étranger.

Il faut lui reconnaître une persistance tenace, voire une obsession pour la reconquête politique, marquée par des initiatives répétées. Tentatives de retour avortées, lancement de « délégations » de résistance pacifique, déclarations de candidature malgré les poursuites judiciaires et l’exclusion électorale. Mais cette insistance se laisse contrebalancer. Grâce à une instabilité chronique de positionnement, des alliances rompues.

Des discours contradictoires, et des postures oscillant entre homme d’État et agitateur en exil.

À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, Guillaume Soro continue de dénoncer ce qu’il qualifie de « coup d’État civil » orchestré par le pouvoir en place. Il rejette son exclusion ainsi que celle d’autres figures comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé ou Tidjane Thiam. Dans un message publié fin avril, il a réaffirmé son refus de se laisser rayer du paysage politique ivoirien : « Je n’accepterai jamais cette exclusion, pas tant que je vivrai. »

Mais l’avenir politique de Guillaume Soro reste profondément incertain. S’il a su conserver une base de partisans fidèles et une aura auprès d’une frange de la jeunesse, ses options sont limitées tant sur le plan juridique que diplomatique. Il reste sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne et d’accusations qu’il rejette vigoureusement.

En ce jour anniversaire, il est donc juste de souhaiter un moment de recul, de réflexion et, pourquoi pas, de lucidité politique à celui qui fut tour à tour rebelle, homme d’État, exilé, tribun et stratège.

Joyeux anniversaire, Guillaume Soro.
Puisse ce 8 mai 2025 être pour vous une journée de paix intérieure, d’introspection et, peut-être, de retour à l’essentiel : le bien de la Côte d’Ivoire.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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