De quoi les Thiamistes sont-ils finalement le nom?

2 semaines

Les animateurs du PDCI version Thiam ne prônent pas la rupture; c’est précisément cela qui dérange aujourd’hui.


Ils prolongent des pratiques anciennes héritées du temps d’Houphouët, avec des cérémonies interminables et démarrées toujours en retard.
Les dessous de table et pots-de-vin persistent, comme une habitude qui n’a jamais été vraiment combattue frontalement.
Le départ d’Essoh Essis Jean-Yves l’illustre bien : un jeune de 57 ans, déjà fatigué d’attendre.
Il se sent trop père, trop loyal, trop patient pour supporter encore longtemps les lenteurs du vieux système.


Thiam lui-même, sans être amateur de ces pratiques, semble composer avec une culture politique qu’il ne choisit pas.
On le traite à défaut de Dieu comme un demi-dieu ; c’est le retour du culte personnel.
Ce culte, on ne le construit pas seul : il est entretenu par ceux qui l’entourent et profitent.


La vraie question : les jeunes militants PDCI doivent-ils forcément hériter des défauts dont souffre ce vieux parti ?
Doivent-ils soutenir sans réfléchir, comme au temps des “clubs de soutien” pilotés par Yangni Angaté et ses alliés ?
Les intellectuels, entrepreneurs et cadres brillants restent dans le soutien passif.

Alors que c’est de l’action et de la réflexion que réclame Thiam.


Pour conserver leurs privilèges, certains font le vide autour du leader, excluant toutes voix indépendantes ou critiques.


C’est ce qu’on a vu dans le football avec Drogba : entourage fermé, résultat final décevant pour tous.
Ce qu’il faut aujourd’hui, ce n’est pas de l’adoration, mais du bon sens politique au bureau national.
Le bonheur de la Côte d’Ivoire passe par cette lucidité collective, pas par des flatteries déguisées en fidélité.


Les “Thiamistes” doivent comprendre que soutenir, ce n’est pas approuver aveuglément, mais savoir aussi contredire, alerter, corriger ensemble. Même si celui qu’on soutient est brillant.
Le pays n’a plus besoin de statues politiques, mais d’hommes capables d’écouter, décider, agir avec courage et rigueur.
Il est encore temps pour Thiam d’inspirer une autre méthode. Mais autour de lui, beaucoup doivent changer profondément.

Pour ne pas donner raison à Billon qu’il les avait qualifiés durement de R.

ALEX KIPRE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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