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Au Nigeria, une explosion meurtrière a coûté la vie à vingt-six personnes dans l’État de Borno lundi 28 avril.


Le drame s’est produit lorsqu’un camion a roulé sur une mine artisanale sur une route.
L’explosion a eu lieu dans le village de Furunduma, à proximité de la ville nigériane de Rann.
Le véhicule transportait des civils qui se rendaient de Rann à la ville commerciale voisine de Gamboru.


Selon un officier militaire anonyme, seize hommes, quatre femmes et six enfants sont morts sur place.
Le camion avait quitté Rann dans la matinée et a explosé à seulement onze kilomètres de son point de départ.

Des groupes djihadistes, notamment Boko Haram et l’État islamique cible l’État de Borno régulièrement.
Ces groupes sont responsables de milliers de morts et de déplacements massifs dans cette région instable du Nigeria.
Depuis quinze ans, l’insurrection islamiste a fait plus de 40 000 morts et deux millions de personnes déplacées.

Un habitant de Rann, Akram Saad, a affirmé que les victimes brûlées étaient méconnaissables.
Il a participé aux funérailles et témoigné de l’ampleur des dégâts causés par cette explosion soudaine et violente.

Un médecin de l’hôpital général de Rann a confirmé qu’on avait amené vingt-six corps dans l’établissement.
La majorité des corps carbonisés complique grandement leur identification par les familles.

Rann se trouve à 175 kilomètres de Maiduguri, capitale de l’État, et abrite un camp de déplacés important.


Ce camp accueille environ 50 000 personnes ayant fui les violences djihadistes dans les villages environnants du Borno.
Chaque semaine, des habitants de Rann se rendent à Gamboru pour acheter de la nourriture sur le marché local.

En 2018, l’Iswap avait attaqué Rann. Provoquant la mort de trois humanitaires dans le camp déplacé.
Trois employées nigérianes avaient également été enlevées : deux exécutées et une libérée après six ans de captivité.

Les soupçons se dirigent vers Boko Haram ou l’Iswap.
Ces deux groupes ont intensifié leurs actions violentes au cours des dernières semaines dans le nord-est nigérian.
Le samedi précédent, Boko Haram a tué dix miliciens d’autodéfense dans le village de Kopre, Adamawa.
Une semaine plus tôt, on a exécuté quatorze agriculteurs près de Pulka, dans le district de Gwoza, Borno.


Mi-avril, huit personnes sont mortes lorsqu’un bus a explosé sur une autre mine entre Maiduguri et Damboa.
Fin mars, vingt soldats camerounais ont été tués par Boko Haram dans une attaque frontalière particulièrement violente.

Le conflit s’étend désormais au Niger, au Tchad et au Cameroun, malgré les efforts d’une force militaire régionale.
Mais la coopération reste difficile, les tensions entre le Nigeria et ses voisins entravant les opérations conjointes.

ETHAN GNOGBO

photo:dr

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