Les facteurs responsables de la concentration des marchés actions incluent la mondialisation, l’économie d’échelle et les régulations.
Ces facteurs expliquent la concentration dans les grandes entreprises, notamment en Amérique. Les entreprises dominantes ont capté une part de marché croissante, renforcée par la transition numérique et l’effet réseau. Par exemple, Google détient environ 90 % du marché des moteurs de recherche, illustrant la concentration.
Les actifs incorporels jouent un rôle majeur dans cette concentration, comme le montre l’exemple d’Amazon. Les entreprises fondées sur des actifs incorporels croissent rapidement, créant des positions dominantes. Les avantages concurrentiels durables, liés à l’infrastructure numérique, amplifient cette concentration dans les secteurs technologiques. La mondialisation a renforcé cette tendance en ouvrant des marchés à des acteurs dominants, tandis que la politique monétaire accommodante a favorisé la concentration en réduisant les coûts de financement.
Le S&P 500, principal indice américain, reflète cette concentration croissante.
En 1880, les 10 premières entreprises représentaient 27 % de l’indice. Ce chiffre est monté à 38 % en 2024. Cette concentration accrue expose le marché à des risques de volatilité. Cependant, comparé aux autres marchés mondiaux, le marché américain reste moins concentré. Les 10 premières actions américaines représentent environ 30 % de la capitalisation boursière nationale, contre plus de 50 % en Suisse et en France.
Sur la période 2015-2024, la concentration de la BRVM, la bourse régionale de l’UEMOA, a montré une tendance similaire, atteignant 75 % en 2024. Cette forte concentration, dominée par quelques grandes entreprises comme Orange Côte d’Ivoire et Sonatel, limite la diversification sectorielle et géographique, accentuant les risques. Le marché africain est encore plus concentré que celui des États-Unis, avec un volume de transactions quotidien atteignant 1,3 milliard de dollars.
Entre 2024 et 2025, la bourse japonaise affiche aussi une forte concentration, avec les 10 premières entreprises représentant 42,19 % de la capitalisation boursière. La domination du secteur technologique est particulièrement marquée, suivie par les biens de consommation et l’industrie. Ce profilage similaire à celui des marchés américains souligne les tendances globales de concentration des marchés financiers.
CAMUS BOMISSO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE