Les biais cognitifs désignent des schémas de pensée déformés qui influencent la prise de décision.
Ils surviennent souvent lorsqu’une personne doit gérer une grande quantité d’informations ou prend des décisions sous pression. Ces biais peuvent fausser notre jugement et nos choix, notamment dans la gestion des risques. En effet, des biais comme l’aversion au risque, la sensibilité aux gains et pertes, la perception des probabilités et l’inertie influencent nos profils de risque.
Les quatre principaux biais cognitifs affectant notre profil de risque
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Aversion au risque : Les investisseurs préfèrent souvent des options plus sûres même avec de faibles gains potentiels.
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Sensibilité aux gains et pertes : Les pertes sont perçues comme plus significatives que les gains, influençant la prise de risque.
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Perception des probabilités : Notre confiance dans nos décisions varie en fonction de l’expérience et des croyances personnelles.
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Inertie : La tendance à conserver les mêmes stratégies malgré l’évolution des circonstances conduit à la stagnation des décisions financières.
Les apports de Daniel Kahneman sur la prise de décision et le risque
Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel en 2002, a révélé que les décisions humaines sont influencées par des biais émotionnels. Sa théorie des perspectives montre que les individus sont réticents à prendre des risques lorsqu’ils cherchent des gains. Et inversement, prennent plus de risques face aux pertes. Cela contredit les théories économiques classiques qui supposaient des décisions rationnelles. Son travail a fondamentalement changé notre approche du risque et a démontré l’importance des biais cognitifs dans la prise de décision.
Déterminismes de la psychologie dans la gestion des risques
Les crises bancaires et financières révèlent souvent l’impact des biais cognitifs dans la gestion des risques. Des préjugés qui affectent leur évaluation des risques affectent les institutions financières, malgré des réglementations. Les travaux de Kahneman et Tversky expliquent que ces biais sont responsables des erreurs stratégiques et des prises de risques excessives.
Impact des biais cognitifs sur les décisions bancaires et financières
Dans le secteur bancaire, la perception du risque peut mener à des décisions irrationnelles. Les dirigeants, que des biais cognitifs influencent comme l’optimisme ou la révision sélective des informations, prennent souvent des décisions risquées sans prendre en compte les pertes potentielles. Ces biais sont exacerbés lorsque la structure de rémunération est axée sur des performances à court terme.
Les différences d’aversion au risque entre la Direction Générale et le Conseil d’Administration
Les différences d’aversion au risque entre la Direction Générale et le Conseil d’Administration sont souvent dues à des biais cognitifs et à la structure de gouvernance. Les cadres dirigeants sont souvent plus enclins à prendre des risques que motivent des incitations financières. En revanche, les membres du Conseil d’Administration, moins impliqués dans les opérations quotidiennes, adoptent une position plus prudente. La perception des risques et les croyances personnelles amplifient ces divergences.
En conclusion, les biais cognitifs jouent un rôle majeur dans la prise de décisions, en particulier dans la gestion des risques bancaires. La psychologie humaine, selon les travaux de Kahneman et Tversky, doit être prise en compte pour améliorer la gestion des risques dans les institutions financières.
photo:dr