Le réalisateur burkinabè Dani Kouyaté remporte l’Étalon d’Or de Yennenga avec Katanga, la danse des scorpions, un film captivant et profond.
Cette victoire, annoncée le 1ᵉʳ mars 2025, marque le troisième sacre du Burkina Faso au prestigieux festival panafricain de cinéma.
Dani Kouyaté succède ainsi à Gaston Kaboré, dont Buud Yam avait décroché cette distinction 28 ans auparavant, en 1997.
Doté d’une récompense de 20 millions de FCFA, Katanga, la danse des scorpions s’impose comme un chef-d’œuvre incontournable.
Avant ce sacre, le film avait déjà brillé en remportant quatre prix majeurs lors de la cérémonie du 28 février.
Un film plusieurs fois primé avant son sacre final
Dès la proclamation des prix spéciaux, Katanga, la danse des scorpions s’était distingué en raflant plusieurs distinctions prestigieuses.
Le Prix spécial Sembène Ousmane d’Ecobank (5 millions FCFA) récompense son engagement artistique et son impact sur le public africain.
Le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) lui décerne également un prix spécial doté de 2 millions de FCFA.
L’UEMOA honore Katanga dans la catégorie long métrage en lui attribuant une distinction accompagnée de 6 millions de FCFA.
Enfin, le Prix de la Critique africaine Paulin Soumanou Vieyra lui ouvre les portes de festivals internationaux de renom.
L’enthousiasme du public culmine le 1ᵉʳ mars 2025, avec l’attribution du Prix du Public au Palais des Sports.
Mo Harawe et Rungano Nyoni également récompensés
Le FESPACO 2025 a également célébré d’autres cinéastes talentueux à travers ses prestigieuses distinctions.
Le réalisateur somalien Mo Harawe remporte l’Étalon d’Argent avec The Village Next to Paradise, un film poignant et inspirant.
Cette œuvre, explorant résilience et espoir, s’accompagne d’une récompense financière de 10 millions de francs CFA.
Rungano Nyoni, réalisatrice zambienne, décroche l’Étalon de Bronze avec On Becoming a Guinea Fowl, film social et percutant.
Ce prix, doté de 5 millions de francs CFA, souligne l’originalité et la force de son regard cinématographique engagé.
Un récit puissant et une esthétique audacieuse
Avec Katanga, la danse des scorpions, Dani Kouyaté explore pouvoir, fidélité et fragilité humaine face aux tentations.
L’histoire suit le roi Pazouknaaba, rescapé d’un complot, qui confie l’armée à son cousin ambitieux, Kantaga.
Mais lorsque l’épouse de Kantaga nourrit des désirs de grandeur, la loyauté du chef militaire vacille dangereusement.
Pour sublimer son récit, Kouyaté choisit le noir et blanc, renforçant la puissance symbolique de chaque séquence.
Ce parti pris esthétique confère au film une dimension intemporelle, proche du conte et de la métaphore visuelle.
Porté par un casting exceptionnel et une mise en scène soignée, Katanga séduit autant le public que le jury.
Avec cette victoire, Dani Kouyaté inscrit son nom parmi les figures majeures du cinéma africain contemporain.
Le Burkina Faso, grâce à ce triomphe, affirme encore une fois sa place centrale dans le paysage cinématographique africain.
Joël Akafou distingué en documentaire long métrage
Le cinéma ivoirien brille également avec Loin de moi la colère, documentaire poignant de Joël Akafou.
Ce film remporte l’Étalon de Bronze Yennenga, confirmant le talent de son réalisateur et son engagement cinématographique.
Récompensé par une dotation de 3 millions de FCFA, Loin de moi la colère marque les esprits par sa profondeur.
Akafou poursuit ainsi une œuvre engagée, analysant les réalités sociales africaines avec une sensibilité rare et percutante.
Ce prix au FESPACO 2025 témoigne de la vitalité du cinéma africain et de l’audace de ses réalisateuR
HARON LESLIE
photo:dr
POUVRS MAGAZINE