Portrait. Aya, Akissi… les filles d’Abouet au Sila

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Le choix de Marguerite Abouet d’être mise à l’honneur au Salon International du Livre d’Abidjan (SILA) est une démarche profondément symbolique.

Ce retour aux racines, à Abidjan, n’est pas simplement un acte de reconnaissance littéraire. Mais un véritable hommage à ses origines et à la culture ivoirienne. C’est un moment où elle retrouve son public d’abord, celui qui a vu naître ses inspirations. Et qui, à travers ses œuvres, a vu la culture ivoirienne s’imposer avec force sur la scène internationale. . Ce retour est un acte de fidélité à ses racines.

Tout en étant l’occasion de célébrer son parcours littéraire, dans le même esprit que Véronique Tadjo ou Tanella Boni. Deux auteures qui, comme elle, ont marqué le monde littéraire. Leur présence au SILA témoigne de la richesse et de la diversité de la littérature africaine, dans toute sa complexité.

À travers Aya de Yopougon, qui a remporté un immense succès avec plus de 700 000 exemplaires vendus. Et un prix prestigieux à Angoulême, Marguerite Abouet a su faire émerger une vision réaliste de la société ivoirienne. Et de ses habitants, loin des clichés habituels. Son œuvre se distingue par sa capacité à capturer la vivacité et la diversité des expériences quotidiennes. En particulier des femmes dans les quartiers populaires d’Abidjan. Avec six tomes parus entre 2005 et 2010, et un septième tome sorti en 2022, Aya de Yopougon est devenue un classique de la bande dessinée. Projetant la culture ivoirienne à l’international.

La mère d’Akissi de Paris et d’Aya de Yopougon est attendue au Sila de Port-Bouët.

On a adapté la série en film, ce qui a encore amplifié son rayonnement.

Mais Marguerite Abouet ne s’est pas limitée à la bande dessinée. Son engagement s’est également étendu à l’écriture de scénarios pour la télévision. Avec C’est la vie, une série qui aborde des thèmes de santé publique et de société, elle a su captiver l’attention d’un public africain exigeant, en collaboration avec une équipe de réalisateurs et scénaristes issus de toute l’Afrique de l’Ouest. Cette expérience a non seulement renforcé sa position d’écrivaine mais a également élargi son champ d’action en tant que scénariste et productrice.

Marguerite Abouet naît en 1971 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Elle est la fille d’une mère directrice chez Singer et d’un père cadre chez Hitachi.

Elle passe douze ans de sa vie à Yopougon, un quartier aujourd’hui populaire d’Abidjan. Par la suite, elle s’inspire de cette période de sa vie pour ses scénarios de bande dessinée. D’abord pour Aya de Yopougon. Puis plus directement dans Akissi où les bêtises de l’héroïne sont directement inspirées de sa propre enfance.

Marguerite Abouet vient s’installer en France à l’âge de douze ans en 1983

Ce retour au SILA, dans son propre pays, permet à Marguerite Abouet de souligner l’importance de l’ancrage local et culturel. C’est un geste fort, une manière de rendre hommage à la terre d’où elle vient et qui a nourri ses écrits. Elle démontre, une fois de plus, que la littérature africaine a sa place légitime dans le grand mouvement littéraire mondial. Grâce à des œuvres profondément enracinées dans les réalités africaines, elle est devenue l’une des voix majeures de la littérature contemporaine. Ce moment de célébration au SILA est une reconnaissance bien méritée. Pour l’auteure. Pour toute une génération d’écrivains africains. Leurs travaux et passion permettent de redéfinir et de promouvoir l’Afrique à travers des récits modernes, authentiques et puissants.

HARON LESLIE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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