Internet: 10% du revenu en Afrique, moins de 2% dans le reste du monde

4 mois

Pourquoi les coûts d’accès à internet sont-ils si exorbitants en Afrique subsaharienne ? Quels sont les enjeux de l’Intelligence Artificielle pour l’Afrique ? Comment Starlink, la solution d’Elon Musk, peut-elle contrebalancer cette situation ?

Le continent africain doit renforcer ses politiques et infrastructures pour exploiter les opportunités offertes par l’Intelligence Artificielle. L’Afrique est encore en phase d’émergence numérique, et la demande pour une meilleure infrastructure est essentielle pour son développement. Les politiques gouvernementales doivent être plus affirmées pour accélérer ce processus.

Starlink, l’entreprise d’Elon Musk, a rapidement étendu sa présence en Afrique et opère désormais dans 15 pays en 2025. Grâce à sa constellation de satellites en orbite terrestre basse, Starlink offre un accès à internet haut débit dans les zones éloignées mal desservies, où l’infrastructure traditionnelle est coûteuse ou inexistante.

L’Afrique est actuellement un « océan bleu numérique », un espace dynamique en pleine émergence, attirant des investissements mondiaux pour développer son infrastructure numérique. Cependant, ce manque d’infrastructures entraîne des coûts d’accès à internet élevés pour une grande partie de la population africaine.

Le coût des données mobiles en Afrique subsaharienne est l’un des plus élevés au monde, dépassant souvent 9,5 % des revenus des Africains. Ce chiffre est bien supérieur à la recommandation de l’ONU de ne pas dépasser 2 % du revenu. Le coût du gigaoctet atteint en moyenne 4,47 dollars, avec des disparités importantes d’un pays à l’autre.

Les raisons de ces coûts élevés sont multiples : une demande faible en dehors des grandes villes.

Et un transit des connexions par l’Europe ou les États-Unis.

La majorité des connexions passent par des câbles sous-marins ou des satellites, entraînant des frais supplémentaires.

Starlink propose une solution intéressante avec sa constellation de satellites à basse altitude, permettant une latence plus faible et un débit plus élevé. Contrairement aux satellites géostationnaires à 36 000 kilomètres, les satellites Starlink orbitent à environ 550 kilomètres de la Terre. Garantissant une meilleure vitesse de transmission.

L’Intelligence Artificielle (IA) est un levier stratégique pour l’Afrique, avec un potentiel estimé à générer 1 200 milliards de dollars pour l’économie continentale d’ici 2030. L’IA peut transformer des secteurs comme la santé, l’éducation et l’agriculture, apportant des solutions aux défis sociaux, économiques et environnementaux majeurs du continent.

Pour que l’Afrique tire pleinement parti de l’IA, il est crucial de maîtriser les données, investir dans les talents locaux et construire des infrastructures adaptées.

L’IA peut devenir un moteur de transformation durable pour l’Afrique, malgré les défis structurels actuels.

En janvier 2025, Starlink offre des prix compétitifs par rapport aux fournisseurs d’accès internet traditionnels dans plusieurs pays africains. Par exemple, au Zimbabwe et au Kenya, Starlink est nettement moins cher que les fournisseurs locaux, avec des forfaits mensuels bien plus abordables.

Dans certains pays comme le Ghana, le Kenya, le Zimbabwe et le Mozambique, Starlink est désormais plus abordable que les services des FAI traditionnels. Cela a obligé des entreprises comme Safaricom au Kenya à revoir leurs prix. Et à améliorer les vitesses de connexion pour rester compétitives.

Malgré ses prix abordables, Starlink est critiquée pour ne pas investir dans les infrastructures locales. Ni dans la création d’emplois en Afrique. En Afrique du Sud, des négociations sont en cours pour que Starlink cède une partie de son capital à des propriétaires locaux, une condition pour obtenir une licence.

CAMUS BOMISSO

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS