Portrait. Mali Watta, une peintre à l’âme bleue.

4 mois

Beaucoup pour ne pas dire trop de choses dépendent d’elle. Mais elle n’en est pas pour autant fermée. Watta peut se laisser pénétrer d’une idée venue d’ailleurs.

« 2, 5, 8 » nom d’une de ses pièces est une suggestion d’un ami. A titre d’exemple. De toiles, elle parlerait des jours. Des nuits aussi. Artiste peintre, elle incarne l’essence même de l’expression artistique, un subtil mélange de passion, de vision et de caractère. Née en France sous le nom de Sangaré, un prénom peulh aux racines profondes, elle mesure 1,83 mètre, une silhouette élancée qui se distingue par un teint caramel, une peau comme un éclat de soleil. Très tôt, son parcours scolaire l’a menée à travers divers horizons. Elle a débuté au « Nid de Cocody » à Abidjan, avant de poursuivre sa scolarité à l’école Mermoz. Puis de se rendre en France, dans des établissements prestigieux tels que Saint Charles, la Providence de Montpellier, et enfin, le « Convent of Jesus and Mary » à Londres.

D’un tempérament déterminé, Mali Watta n’a pas suivi la voie qu’on lui avait tracée. Bien que fille d’une mère artiste peintre, elle s’est d’abord éloignée du monde de l’art, une discipline que sa mère elle-même déconseillait à sa fille. Arguant que l’art ne nourrissait. Il n’y avait pas meilleur moyen de la motiver. Cependant, l’esprit de l’artiste s’est forgé dans une quête de sens.

Contrairement aux attentes, elle s’est résolument lancée dans le monde de l’art.

Choisissant l’art et le design à Uxbridge College, avant de se perfectionner à l’Université des Arts de Londres en mode et design, puis à l’Université d’East London en fashion design et marketing.

Mais c’est dans la peinture qu’elle a véritablement trouvé sa voie. Mali Watta, influencée par les œuvres de sa mère, a commencé par revisiter la mémoire de ces créations maternelles pour en faire un voyage personnel. Une exploration intime de la couleur bleue, qu’elle choisit de concentrer pour en extraire toute sa poésie et toute sa profondeur. Le bleu, pour elle, n’est pas qu’une couleur ; c’est un langage, un message dissimulé dans les ondulations subtiles de la mer, l’écho de la nature, un reflet de la fluidité de la vie elle-même.

Dans ses œuvres, un motif récurrent: les spirales qui interpellent instantanément quiconque les observe. Ces formes dynamiques et cycliques ne sont pas seulement un choix visuel, elles portent une charge philosophique profonde. Les lignes courbes qui s’achèvent en spirales symbolisent le mouvement infini des vagues. L’énergie sans fin de l’eau, mais aussi l’inexorable progression du temps. Chaque spirale est une boucle, une quête de compréhension sans fin, un retour à soi-même à chaque tour, une exploration de l’univers.

Le bleu est partout. La profondeur du bleu, telle une mer d’incertitudes et de découvertes, varie d’une tonalité à l’autre.

Non pas sous le pinceau, ni même le couteau mais avec la main de Mali Watta.

Ce n’est pas un hasard si l’artiste travaille cette couleur comme une recette improvisée, mélangeant avec dextérité des tons clairs et foncés. Tout en maintenant une pureté de couleur primaire sans toujours les mêler. Le contraste saisissant entre les différentes nuances de bleu est une illustration de la dualité de l’eau. A la fois calme et orageuse, claire et obscure. À travers ces variations de bleus, elle invite son spectateur à s’immerger dans la fluidité de l’eau, à ressentir sa présence et son pouvoir mystique, à apprivoiser sa dualité.

Dans ses toiles, Mali Watta cherche à dévoiler les messages cachés dans les couleurs, les formes, l’eau. Chaque spirale, chaque nuance de bleu, chaque goutte d’acrylique semble chargée d’une énergie transcendantale, qui parle non seulement de l’art. Mais aussi de la vie elle-même. Fluide, incertaine, mais toujours en mouvement. Par ses œuvres, elle offre un miroir de l’âme humaine, une vision poétique de notre rapport à l’eau, à la nature et à l’infini.

Ainsi, la peinture de Mali Watta s’élève bien au-delà du simple tableau. Elle devient voyage spirituel et sensoriel, dialogue entre la matière et l’immatériel, invitation à explorer l’invisible. Avec l’œil et le cœur. Une artiste en quête de vérité, en quête de sens, dont l’œuvre vibrante continue de captiver les amateurs d’art et les âmes sensibles.

1, 2 ou 100 millions ça pourrait être sa cotation. Que nom! Certains pièces ne sont pas à vendre. D’autres si, et le cœur vous en dira forcément.

AK

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

DU MEME SUJET

Fondation Doudou B: Mimi Errol apporte son éclairage percutant

Vendredi 20 décembre 2024, l’artiste peintre Doudou B a officiellement lancé la

Ibrahim Bakayoko:  » Didier Drogba, même si nous n’avons pas vraiment… »

L’ancien attaquant de Montpellier,  Marseille et de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire