Ouattara, architecte d’un chaos maîtrisé : Soro, retour envisagé dans un monde sans frontières

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A lire l’éditorial d’ALEX KIPRE

Le monde politique ivoirien semble être pris dans un tourbillon où l’irrationalité côtoie la stratégie. Et dans lequel les faits les plus inimaginables voient le jour sans que rien ni personne ne puisse les prévoir ou les annoncer.
Alassane Ouattara ose tout. Etrangement, cela lui réussit. Du moins, jusqu’à présent.
Face à une opposition fragmentée et des alliances improbables, le retour de Guillaume Soro ne semble plus relever de l’impossible.
Après tout, dans l’histoire des nations, même les guerres les plus longues se transforment en moments de réconciliation. Peut-être est-ce cela que Ouattara a compris. La politique, à l’instar du destin, se joue en fonction des vents, et ses choix actuels, aussi baroques qu’explosifs, pourraient bien en témoigner.
Le président ivoirien, tout à la fois libéral et stratège, a su tisser des liens complexes. Entre un Achi, technocrate du PDCI, et un Gbagbo, héritier des luttes populaires, entre un Gon Coulibaly, héritier des républicains. Et un Hamed Bakayoko, éminence du MEECI, sans oublier un Sarkozy, dont la position est floue mais influente. Et bien sûr, le cas Soro, l’ex-rebelle allié devenu exilé, dont le retour pourrait constituer un tournant majeur. Tous ces acteurs, à première vue antagonistes, se trouvent aujourd’hui dans un même jeu politique. Jeu politique où Ouattara, seul capitaine de ce navire, navigue avec une aisance déconcertante.

Il a su emprisonner Gbagbo le brave tchè de beaucoup. Une fois à 170 jours, une autre à 10 ans.

Et Gbagbo qui avait gagné selon lui la Présidentielle de 2010 est prêt à revenir accepter un autre verdict de 2025 contre un adversaire qu’il taxe lui même de « menteur ».
Bédié lui ne s’est pas remis d’un  »goumin » idéologique et stratégique.
Ouattara a su aussi tisser une alliance amoureuse avec une femme d’affaire redoutable dit-on.
Ouattara joue seul, mais il joue à tout. Ni Sarkozy, ni Bictogo, ni Macron ne viennent imposer de limites à son projet. Le Bima, dont il a renvoyé la direction, ne pèse plus dans l’équation. Il est celui qui définit l’avenir de la Côte d’Ivoire, en fonction de ses alliances et de ses intérêts. Plus rien ne le contraint. Entre développement infrastructurel, investissements technologiques, enjeux géopolitiques et ambitions internationales, Ouattara s’affirme comme un architecte d’un monde sans frontières.  Où l’économie, la politique et les relations internationales s’entrelacent sans cesse.
Le retour de Soro, s’il devait se concrétiser, serait l’ultime acte d’une pièce complexe où les lignes entre ennemis et alliés ne sont plus tracées. Si Ouattara a su naviguer dans cette tempête politique sans perdre son cap, c’est qu’il comprend une règle fondamentale. dans ce monde nouveau, tout est possible.
ALEX KIPRE

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