Après la sortiE du patron du groupe Sifcom, candidat déclaré à la présidence, Tidjane Thiam répond fermement à Jean-Louis Billon : « Je n’ai peur de personne dans la compétition.
Je les invite tous, ceux qui aspirent à cette candidature, à venir m’affronter et je les battrai. On m’a élu en décembre 2023 avec une majorité écrasante. Plus de 4000 personnes ayant exprimé le souhait que je sois le candidat du parti pour la présidence de 2025. Ce soutien ne change rien aux textes, qui sont clairs et qui exigent une convention. Cette convention sera une simple formalité, car le résultat est déjà connu. Il est temps d’arrêter ce psychodrame.
La convention est un événement politique de grande envergure, qui doit désigner celui qui portera les couleurs du PDCI-RDA. Je vais m’en tenir à parler de moi. La compétition fait partie de ma vie. J’ai passé le baccalauréat ici, en 1980, à une époque où beaucoup d’Ivoiriens n’étaient même pas nés. En 1980, j’ai été premier de la Côte d’Ivoire au baccalauréat. À mon époque, en France, il y avait 40 000 candidats pour les classes préparatoires, et seulement 300 étaient admis.
J’ai fait partie de ces 300.
J’ai intégré l’École des Mines, où il n’y avait que 120 étudiants, et j’en suis sorti major.
Les postes que j’ai occupés dans ma carrière, je les ai obtenus grâce au mérite, à chaque fois. Et non par filiation. J’ai peur de qui ? La compétition de qui ? J’ai été confronté aux cerveaux les plus brillants dans des géographies différentes. C’est le Crédit Suisse qui est venu me chercher à Londres, et non l’inverse, parce que la banque avait des difficultés. Tout cela pour dire que je n’ai pas peur de la compétition. J’invite tous ceux qui souhaitent être candidats à venir m’affronter, et je les battrai.
Un dernier commentaire concerne mon absence de Côte d’Ivoire. Les 96% d’Ivoiriens qui ont voté pour moi à Yamoussoukro savent que j’étais absent du pays. Moi, je fais confiance à l’intelligence du peuple ivoirien. Je l’ai dit à Soubré : le peuple a une grande intelligence et ce qui compte pour lui, c’est de savoir qui peut l’aider. Ce n’est pas un concours de présence. On n’est pas à l’école.
C’est un concours de résultats. En octobre 1996, j’ai lancé les 12 travaux, et trente ans après, nous en sommes à leur réalisation. Les Ivoiriens ne doutent pas de ma capacité à créer une vision, à la vendre et à la réaliser. »
Retranscrits par
ETHAN GNOGBO
photo;dr
POUVOIRS MAGAZINE